[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #77. Youngblood

Par Fuckcinephiles

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#77. Youngblood de Peter Markle (1986)

Le succès conséquent du genre aidant bien les grosses firmes Hollywoodiennes de l'époque, le teen movie a sensiblement été décliné à toutes les sauces possibles au cours des 80's (ce ne sera pas forcément mieux dès la fin de la décennie suivante), soit clairement une aubaine pour tous les bouffeurs de VHS squattant avec furie les vidéoclubs, voire même tous les abonnés à la chaîne cryptée : qu'on se le dise, on ne gave jamais assez un amoureux des bandes faciles et un tantinet régressives.

Alors un teen movie sous fond de hockey sur glace, incarnant un véritable véhicule pour accentuer le star power de (surtout) Rob Lowe, Patrick Swayze ou encore un tout débutant Keanu Reeves, sur le papier, cela ne se refuse pas et force est d'avouer que même sous ses fragilités évidentes, Youngblood est un vrai plaisir coupable qui survit sans le moindre problème, aux visions répétées.

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved


Récit initiatique avec un doigt de Rocky dedans, la péloche suit l'histoire Dean Youngblood (Rob Lowe, attachant), fils de fermier chez qui le hockey est une vraie tradition, si bien que l'aîné de la fratrie y a laissé un oeil, pour la beauté du sport (pourquoi pas, la tagline asséné par l'affiche du film étant bien " Pour être le meilleur, il faut être prêt à en payer le prix !").
Alors quand on lui offre la possibilité d'avoir un petit bout d'essai dans l'équipe canadienne des Hamilton Mustangs, véritable tremplin pour les jeunes amateurs se rêvant professionnels, il fonce tête baissé dans l'aventure, même s'il ne sait absolument pas ce qui l'attend : entre bizutages coquins (du rasage intime dans les vestiaires aux goûters avec Miss McGill... ah Miss McGill...), engueulades du coach aigri (le génial - et fait pour ce type de personnages - Ed Lauter), romance pas simple avec, justement, la fille du coach (craquante Cynthia Gibb) et tabassage en règle sur la glace (joie de l'arbitrage défaillant voire aveugle), le ptiot va en prendre pour son grade, mais c'est comme ça que le métier rentre, et que le dépassement de soi s'impose de lui-même.
Et si tout va plus ou moins bien dans le meilleur des mondes, tout va basculer lorsque son mentor et quasi-BFF, Derek Sutton (Swayze, comme d'hab parfait) va se faire blesser mignon par la brute qui lui cherche des crosses depuis son arrivée, le terrifiant Racki.
Dean va devoir alors se retrousser les manches et prouver qu'il en a dans les tripes, vaincre ses craintes, l'adversité et, peut-être, venger un ami dont les rêves de carrière sont désormais un lointain souvenir...

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved


Petite bande culte en puissance qui incarne un pur produit de son époque jusqu'au bout de la pellicule (ah ses ralentis iconiques et ses B.O. au poil...), Youngblood, vrai film sportif viril et à l'américaine où le " No Surrender " semble dégouliner à chaque plan, en impose in fine plus qu'on ne le pense, aussi bien sur la glace (les scènes sont rythmés et ont plutôt fière allure) qu'en dehors (le récit est convenu et épouse tous les poncifs possibles, mais l'écriture solide des personnages rend le tout franchement agréable à suivre).
Assumant plutôt bien ses années - 33 ans au compteur -, bien campé et capturant avec plus ou moins de malice l'esprit et les rêves de la jeunesse de l'époque, le film de Peter Markle est un vrai teen movie divertissant et fascinant, voire même un poil optimisme, malgré quelques séquences assez " rudes " pour un film du genre.
Peut-être pas le meilleur film pour ados de l'époque - et le mot est faible -, mais une fois flanqué sur la glace dangereuse et imprévisible de l'un des sports collectifs les plus violents qu'il soit, il sait rendre les coups et se montrer mordant.
Et on n'en demande pas forcément plus...


Jonathan Chevrier