Radicalisation clinique
Les frères Dardenne se collent sur le dos de leur personnage et scrutent chacun de ses gestes en circonscrivant le mouvement de chaque séquence à la stricte décomposition d’une action… comme à leur habitude dans un style brut et très épuré. Contrairement à d’autres films type « Rosetta », le rythme est plus lent comme pour mieux montrer comment la religion a pris le pouvoir sur le jeune Ahmed qui est en constante maitrise totale ; une bête à sang froid. Les autres s’agitent autour de lui. La radicalisation est donc traitée à la Dardenne, à travers le parcours d’un personnage ; là, un enfant de 13 ans ; et non par le biais sociologique et psychologique. Et c’est aussi la limite du propos, en choisissant un personnage monolithique ; le scénario devient très mécanique jusqu’à une fin pas si surprenante que cela. En forme de rédemption comme souvent chez eux. Les frères Dardenne en parlant de leur personnage central : « En commençant l’écriture, nous n’imaginions pas que nous étions en train de donner naissance à un personnage si fermé, capable de nous échapper à ce point, de nous laisser sans possibilité de solution dramatique pour le rattraper… ». Et c’est bien cela qui pose problème ; c’est leur personnage le plus opaque et le plus obscur ; et comment sauver un enfant de 13 ans si anormalement monolithique et si peu guider par ses hormones (cf la scène à la ferme) qu’en concluant si faiblement le propos. Dommage car tant de bonnes choses jalonnent le film sur les conséquences de la radicalisation et sur la qualité des intervenants des structures en charge de jeunes radicalisés essayant par petites touches discrètes de les ramener dans notre monde. Un film trop inégal.
Sorti en 2019
Ma note: 11/20
Les frères Dardenne se collent sur le dos de leur personnage et scrutent chacun de ses gestes en circonscrivant le mouvement de chaque séquence à la stricte décomposition d’une action… comme à leur habitude dans un style brut et très épuré. Contrairement à d’autres films type « Rosetta », le rythme est plus lent comme pour mieux montrer comment la religion a pris le pouvoir sur le jeune Ahmed qui est en constante maitrise totale ; une bête à sang froid. Les autres s’agitent autour de lui. La radicalisation est donc traitée à la Dardenne, à travers le parcours d’un personnage ; là, un enfant de 13 ans ; et non par le biais sociologique et psychologique. Et c’est aussi la limite du propos, en choisissant un personnage monolithique ; le scénario devient très mécanique jusqu’à une fin pas si surprenante que cela. En forme de rédemption comme souvent chez eux. Les frères Dardenne en parlant de leur personnage central : « En commençant l’écriture, nous n’imaginions pas que nous étions en train de donner naissance à un personnage si fermé, capable de nous échapper à ce point, de nous laisser sans possibilité de solution dramatique pour le rattraper… ». Et c’est bien cela qui pose problème ; c’est leur personnage le plus opaque et le plus obscur ; et comment sauver un enfant de 13 ans si anormalement monolithique et si peu guider par ses hormones (cf la scène à la ferme) qu’en concluant si faiblement le propos. Dommage car tant de bonnes choses jalonnent le film sur les conséquences de la radicalisation et sur la qualité des intervenants des structures en charge de jeunes radicalisés essayant par petites touches discrètes de les ramener dans notre monde. Un film trop inégal.
Sorti en 2019
Ma note: 11/20