Plutôt discrètement, nous apprenons la mort de l'acteur Danny Aiello survenu ce 12 décembre 2019 à l'âge de 86 ans.
Né en 1933, Daniel Louis Aiello est le 5ème de 6 enfants de parents ouvriers. Son père les abandonnera après que son épouse ait perdu la vue. Le jeune Danny en voudra toute sa vie à son père malgré une réconciliation tardive en 1993. Il ment sur son âge alors qu'il n'a que 16 ans pour s'enrôler dans l'armée. Après trois ans de service il revient à New-York où il travaille comme ouvrier pour subvenir aux besoins de sa famille. Au début des années 60 il devient syndicaliste dans les transports, organisant notamment des grèves intempestives qui amèneront à sa suspension. Il deviendra ensuite videur notamment au légendaire club The Improv à New-York.
Il s'essaie à la comédie sur le tard, en obtenant un petit rôle dans une pièce de théâtre régionale en 1972. Se prenant au jeu il passe un casting et obtient un second rôle dans son premier long métrage, "Le Dernier Match" (1973) de John Hancock avec Robert De Niro (ensemble ci-dessous).
Cette fois il ne quittera plus les plateaux de tournage, avec un début de carrière remarqué. Il joue ainsi un homme de main dans "Le Parrain 2" (1974 - ci-dessous) de FF Coppola où on l'entend dire une seule réplique : "T'as le bonjour de Michael Corleone."...
Dès lors, durant des années il va surtout incarner des flics, des hommes de mains, des durs, des rôles pour lesquels son physique et son enfance dans le Bronx le prédestine.
Il joue également au théâtre, notamment en étant primé du Theatre World Award en 1976. En parallèle il apparaît également régulièrement dans des téléfilms.
Citons "Mélodie pour un meurtre" (1978) de James Toback, "Les Massacreurs de Brooklyn" (1980) de John Flynn et surtout "Il était une fois en Amérique" (1984 - ci-dessous) de Sergio Leone où il joue un flic ripoux et dans lequel il retrouve une nouvelle fois Robert de Niro.
Cette fois, sa notoriété grandissante il obtient un rôle plus conséquent dans "La Rose Pourpre du Caire" (1985) de Woody Allen suivi d'être salué pour sa performance dans "Eclair de Lune" (1987 - ci-dessous) de Norman Jewison où il est le fiancé de Cher et donc le concurrent de Nicolas Cage.
Entre temps il apparaît aussi dans le clip "Papa don't Preach" (1986) de Madonna
Après "Man on Fire" (1987) de Elie Chouraqui il connaît une jolie reconnaissance avec son rôle dans "Do The Right Thing" (1989 - ci-dessous) de Spike Lee qui lui offre une nomination à l'Oscar du meilleur Second Rôle.
Ensuite il devient sans doute l'acteur le plus prolifique de Hollywood, tournant pas moins de 26 oeuvres entre 1989 et 1996 !
Citons "L'Echelle de Jacob" (1990) de Adrian Lyne, "Hudson Hawk" (1991) de Michael Lehmann, "Prêt-à-Porter" (1994) de Robert Altman sans oublier son rôle de mentor dans "Léon" (1994 - ci-dessus) de Luc Besson, puis "City Hall" (1995 - ci-dessous) de Harold Becker où cette fois il retrouve Al Pacino.
Il tourne soudainement moins à partir de la fin des années 90. Se faisant de plus en plus rare. On peut citer le film "Slevin" (2006) de Paul McGuigan et son dernier film "Little Italy" (2018) de Donald Petrie en attendant quelques autres films qui sortiront à titre posthume.
Danny Aiello aimait aussi chanter, il avait d'ailleurs gagner un peu d'argent étant enfant en chantant dans les rues du Bronx. Outre quelques rôles où il avait pu faire entendre sa voix, il a également sorti quelques albums dont un album de Noël en 2010.
Danny Aiello a été tardivement, mais sûrement un des grands seconds rôles de ces 40 dernières années. L'acteur est mort ce jeudi 12 décembre 2019 à l'âge de 86 ans chez lui dans le New Jersey.