La Boîte à Musique
Pourquoi voir La Boîte à Musique ?
La Seconde Guerre Mondiale a été la pire période de l'histoire des studios Disney, on est loin des longs métrages techniquement irréprochables et de l'imagination sans pareil d'un Blanche Neige, d'un Pinocchio ou bien d'un Fantasia, cette période sombre est l’avènement des compilations, des compilations qui ont sauvé les studios de la faillite.
Après les Trois Caballeros, qui reprenait la même formule que Saludos Amigos, c'est à dire une compilation de courts-métrages qui nous faisait voyager en Amérique du Sud, idée du gouvernement américain qui voulait adopter une politique de bon voisinage avec les pays d'Amérique latine, Second Guerre Mondiale oblige, Disney récidive dans son optique de compilation tout en poursuivant le concept de Fantasia.
1946, la Guerre est finie depuis un an, les studios Disney ne sont pas sauvés pour autant, financièrement la situation est grave mais pas désespérée, la Seconde Guerre mondiale a modifié l'activité de des studios, l’Europe en guerre a privé Disney de revenus conséquents, l'armée américaine a également réquisitionnée le studio aux grandes oreilles pour produire des dessins animés de propagandes pour l'effort de guerre.
Après la Guerre, le Studio aux grandes oreilles n'est plus au service de l'armée américaine et n'est plus obligé de livrer des œuvres pour célébrer l'amitié entre les États-Unis et l'Amérique latine (Saludos Amigos, Les trois Caballeros), dorénavant le studio est libre mais toujours dans le rouge.
Disney reprend ses activités après la guerre mais n’abandonne pas les compilations pour autant, il faut absolument consolider les bases financières du studio, c'est dans cette optique que sort La Boîte à Musique, une compilation qui veux copier Fantasia pour renouer avec un temps où Disney était à son apogée tout en étant en accord musicalement parlant avec son temps.
Là où Fantasia avait pour objectif de représenter la musique classique en film d'animation, ici la musique classique côtoie le jazz et autres chansons, le huitième classique d’animation des studios Disney est une anthologie de dix courts-métrages musicaux de durée et de qualité variable, le premier court-métrage s'intitule The Martins and the Coys (Les Martin et Les Blaise), il raconte l'histoire de deux familles, les Coy et les Martin qui s'affrontent en permanence, coté chanson on retrouve The King's Men, le second court-métrage Blue Bayou (Sous la Lune d'Argent), chantée par Ken Darby Chorus, cette séquence nous montre un oiseau se posant dans un marais puis s'envole au clair de lune.
Dans la troisième séquence, All the Cats Join In, des adolescents dansent sur du Benny Goodman, le quatrième court-métrage, Without You (Si Vous m'Aimiez Autant), on entant Andy Russel qui chante Ballad in Blue, à travers une fenêtre où la pluie tombe puis au fur et à mesure la pluie s'estompe pour laisser place au beau temps, pour le cinquième court métrage, Casey at the Bat (Casey), c'est Jerry Colonna qui nous raconte l' histoire de Mighty Casey, un joueur de baseball, qui n'arrive plus à toucher une balle.
Two Silhouettes (Deux Silhouettes), deux silhouettes dansent un ballet sur une chanson de Dinah Shore, la sixième séquence, Peter and the Wolf (Pierre et le Loup), conte l'histoire revisitée de Pierre et le loup, After You've Gone met en scène des instruments de musique sur du Benny Goodman Quartet.
L'avant dernier court-métrage, Johnny Fedora and Alice Bluebonnet (Johnny Fedora et Alice Blue Bonnet), un homme et une femme chapeau s'animent sur une chanson des Andrews Sisters, The Whale Who Wanted to Sing at the Met (La Baleine Qui Voulait Chanter à l'Opéra), dernier court-métrage de La Boîte à Musique, une baleine qui rêve de devenir une diva va voir son rêve brisé à cause des harpons des pécheurs sur une chanson de Nelson Eddy.
Cette dernière séquence est probablement la meilleure, une histoire forte et d'une émotion sans pareil pour un Disney puisque le héros de l'histoire meurt à la fin, une grande première pour le studio et également la dernière à ce jour, The Whale Who Wanted to Sing at the Met est également le plus long court-métrage de La Boîte à Musique, on sent que beaucoup d'attention a été apporté à cette dernière histoire, une histoire triste, comme si Disney voulait exprimer quelque chose à son public.
Cette compilation est une fois encore l'occasion pour les animateurs de chez Disney d'expérimenter et porter à l'écran leur idées même si ici on sent bien que l'ambition n'est plus là, contrairement aux long-métrage de l’Age d’Or.
Une compilation qui mérite d’être vue
Synopsis :
Le film se décompose en dix séquences qui n'ont aucun lien entre elles, chaque séquence débute par un cadre qui imite un décor de théâtre ou de cinéma et une affiche qui annonce le titre de la de la séquence.
Anecdotes :
L'avant première du film a eu lieu le 20 avril 1946 à New York.
La séquence Blue Bayou (Sous la Lune d'Argent) avait à la base créé pour une séquence de Fantasia.
Le film a été tourné en Technicolor.
Le film dure 75 min, la version DVD ne dure que 68 min, la séquence Martins and The Coys a été supprimée en raison de la présence d'armes à feu.
La Boîte à Musique est le premier long métrage d'animation Disney réalisé après la Seconde Guerre Mondiale.