[CRITIQUE] : Les Incognitos

Par Fuckcinephiles
 

Réalisateur : Nick Bruno et Troy Quane

Acteurs : avec les voix de Will Smith, Tom Holland, Rashida Jones,...
Distributeur : Walt Disney Studios Motion Pictures France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min.

Synopsis :

Le super espion Lance Sterling et le scientifique Walter Beckett ont des personnalités radicalement opposées. Lance est relax, cool et il a du style. Walter est … tout l’inverse. Certes, il n’est pas très à l’aise en société mais son intelligence et son génie créatif lui permettent d’imaginer les gadgets impressionnants que Lance utilise sur le terrain. Alors qu’une mission tourne mal, Walter et Lance vont devoir unir leurs forces. Si ce duo excentrique ne parvient pas à s’entraider, le monde est en danger.

Critique :

Comme tout divertissement familial qui se respecte, #LesIncognitos reste du bon côté de la force, avec plus de gags ironiques que de lignes futées extraites d'une intrigue prétexte fleurant bon le brouhaha scénaristique.
Une comédie d'espionnage animée aussi gentille qu'oubliable pic.twitter.com/lzKYDl2hrP
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) December 27, 2019

Alors que la majorité des familles auront vite fait d'aller se ruer sur le dernier Star Wars, faute d'avoir une vraie alternative attirante à se mettre sous la dent (ce que n'incarne pas forcément Vic le Viking - et le mot est faible -, et le duo La Famille Addams/Jumanji : Next Level entame déjà sa quatrième semaine d'exploitation), il est assez ironique de voir débarquer un peu comme la cinquième roue du carrosse des sorties animées de 2019, Les Incognitos, production Fox qui a justement été retardée par par le rachat de la firme par Disney.

Studio aux grandes oreilles qui le largue d'ailleurs en salles avec un sacré enthousiasme (non), démontré par une campagne promotionnelle plus fantomatique tu meurs.

Projet à tellement de têtes pensantes que cela frise un brin avec le ridicule (il est initialement inspiré par un court métrage d'animation primé en 2009 du scénariste et animateur Lucas Martell appelé Pigeon : Impossible, qui a évolué en un long écrit par Cindy David, Lloyd Copeland et Lloyd Taylor, puis mis en boîte par Troy Quane et Nick Bruno, qui font conjointement leurs débuts en tant que réalisateurs !), la péloche s'inscrit dans la droite lignée de ses films d'animations sympathiques mais insignifiants, voulant s'inscrire comme un pastiche inspiré du film d'espionnage, mais qui au final est aussi fin qu'un reboot de Men in Black.

Articulé autour de la relation entre un super-agent cool et suave, Lance Sterling, au patriotisme totalement assumé (un clone de Will Smith, qui l'incarne vocalement), et d'un Q savant mais - évidemment - maladroit voire gentiment couillon sur les bords, Walter, la bande renverse très vite le rapport de force entre les deux à la suite d'une experience gadgesque qui va mal tourné (une nouvelle technologie dans le déguisement biotransformationnel, permettant aux agents de se transformer en tous les animaux qu'ils souhaitent : elle va bloquer Lance en pigeon).
Pas de bol, Walter et Pigeon-Lance vont devoir affronter le sinistre cerveau du mal Killian, qui a réussi à faire passer Lance pour un traître.
Si l'on attendait pas grand chose de ce Spies in Disguise, gageons qu'il a au moins, à défaut de s'imposer comme une surprise de taille, le bon goût de faire le boulot tant il n'aura de cesse de se montrer respectueux de l'univers qu'il aborde - le film d'espionnage -, même s'il se perd trop souvent dans l'infantilisation débilitante ou l'humour bas du front, qui provoque parfois quelques rires bien gras via les " pigeonnages " forcées de son héros (dont la découverte du " comment on fait ses besoins quand on est un oiseau ").

Comme pour tant de films d'animations familiales en ce moment, Les Incognitos reste du bon côté de la force, avec plus de gags ironico-potaches que de lignes intelligentes extraites d'une intrigue prétexte fleurant bon le brouhaha (ou la paresse) scénaristique.

Une comédie d'espionnage familiale animée aussi gentille qu'oubliable, au coeur d'un hiver ciné qui paradoxalement, les aligne à la pelle.
Sinon, il reste Klaus sur Netflix hein...


Jonathan Chevrier