Nouveau film inspiré de la série TV culte "Drôles de Dames" (1976-1981), mais qui s'assume pourtant et aussi comme une suite aux deux premiers films "Charlie's Angels" (2000) et "Charlie's Angels : les Anges se déchainent" (2003) tous deux de McG avec le trio Cameron Diaz, Lucy Liu et Drew Barrymore. Cette dernière, déjà productrice de ses films l'est de nouveau pour ce projet. Cette fois le film est confié à Elizabeth Banks actrice surtout connue pour des comédies mais vue dernièrement dans l'excellent "Brightburn - l'Enfant du mal" (2019) de David Yarovesky, et qui signe là son second long métrage en tant que réalisatrice après "Pitch Perfect 2" (2015). Réalisatrice, mais aussi actrice, co-productrice et co-scénariste elle porte le film qu'elle veut moderne et féministe dans la lignée des deux films originaux. Un risque si on rappelle qu'une tentative de reboot de la série est tombée à l'eau en 2011 après seulement 8 épisodes...
Les Charlie's Angels sont les membres de l'agence secrète Townsend. A peine l'agence a-t-elle accepté une nouvelle mission qu'un Bosley est tué ouvrant la voie à des soupçons sur une taupe au sein de l'agence... Outre Elizabeth Banks elle-même, le nouveau trio de Drôles de Dames est mené par la star Kirsten Stewart de retour après n'avoir tourné que le film "Lizzie" (2018) de Craig McNeill sur ses trois dernières années, puis Naomi Scott qui retrouve Elizabeth Banks après "Power Rangers" (2017) de Dean Israelite et surtout elle a été Jasmine dans "Aladdin" (2019) de Guy Ritchie, et enfin la plus méconnue, Ella Balinska aperçue dans des courts métrages et séries TV, vendeuse de chaussure pour homme à Londres avant de quitter son poste après l'obtention de son rôle. A leurs côtés quelques hommes dont Djimon Hounsou vu dans "Captain Marvel" (2019) de Anna Boden et Ryan Fleck et (2019) de David F. Sandberg, Patrick Stewart vu dans (2017) de James Mangold et "Alex, le Destin d'un Roi" (2019) de Joe Cornish, puis Sam Claflin qui retrouve Kirsten Stewart après "Blanche-Neige et le Chasseur" (2012) de Rupert Sanders et vu récemment dans "A la Dérive" (2018) de Baltasar Kormakur. A noter plusieurs montages où on revoit les anciennes Anges, puis notons que la voix de "Charlie" n'est pas celle de John Forsythe pour la première fois... Au vu du speech, une nouvelle fois on est bien loin de l'esprit de la série originelle autant sur le fond que dans la forme. Si la série est devenue un lointain souvenir par contre Elizabeth Banks assure un service après-vente vis à vis des deux films signés McG avec un concept aussi facile qu'opportuniste : la société secrète. En effet, le scénario surfe clairement sur les idées à succès des franchises "Kingsman" (2015-2017) de Matthew Vaughn, en y mettant une grosse dose de féminisme tout aussi opportuniste au vu de l'actualité de notre époque.
On notera que, étonnamment, les trois actrices paraissent comme des ados comparées au trio Diaz-Liu-Barrymore qui faisait déjà plus "femmes" (même si la moyenne d'âge était légèrement au-dessus). La réalisatrice a souhaitée que les trois actrices se préparent physiquement pour assurer un maximum leurs cascades et éviter un maximum les doublures. Si c'est salutaire on constate pourtant un montage laborieux qui confirment l'utilisation importante de doublures, et le découpage des scènes d'action est tout aussi aléatoires. Dommage... On constate que la star Kirsten Stewart se fait voler la vedette par l'inconnue Ella Balinska, sans doute parce que la "Bella" de "Twilight" surjoue la rebelle sexy à en devenir une caricature face à une inconnue féline. Niveau jeu on perçoit donc une direction d'acteur pas toujours inspirée, Sam Claflin aurait par exemple gagné à être moins naïf, la séquence des larmes de Balinska est surjouée même si on devine que ça doit être "drôle", le seul qui sort son épingle du jeu est le tueur à gage incarné par un charismatique Jonathan Tucker. Le scénario est en soi efficace mais tient d'un canevas bien connu d'où un twist qu'on devine facilement. Une histoire en sommes banale mais qui a déjà fait ses preuves et dont la narration rythmée, le charme des actrices et (sans doute !) la pseudo-modernité démago d'un féminisme #MeToo omniprésent font que le film oscille entre agacement et fun girl power qui n'atteint pas, sur ce dernier point, les déjà navrants premiers films.
Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :