La taverne de l'enfer

Un grand merci à BQHL Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La taverne de l’enfer » de Sylvester Stallone.

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« Ce gars-là est trop con pour avoir les jetons. C’est un primitif ! »

Les trois frères Carboni ne vivent que dans l’espoir de quitter Hell’sKitchen, le quartier le plus pauvre et le plus violent de New York. Tandis que l’aîné Lenny travaille dans les pompes funèbres et que le cadet Victor transporte des pains de glaces, Cosmo multiplie les petites arnaques, en quête d’une opportunité qui fera de lui un authentique homme d’affaires.

« Tes muscles sont un don du ciel. On s'associe ? »

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On peut avoir des muscles d'acier sans pour autant réussir à casser la baraque. Star planétaire connue depuis quarante ans comme une pointure du film d'action, Sylvester Stallone a néanmoins connu les galères à ses débuts, enchainant pendant près de dix ans les périodes de vache maigre sans réussir à percer, alternant spectacles en off Broadway, apparitions furtives au cinéma (« Bananas » de Woody Allen, « Klute » de Alan Pakula) et seconds rôles plus consistants dans des nanars (« La course à la mort de l’an 2000 » de Paul Bartel). Finalement, ce sont ces épreuves qui le pousseront à prendre son destin en main et à écrire ses propres films. Son salut viendra d'ailleurs de « Rocky », fable sociale sur l'ascension à force de volonté d'un boxeur amateur, dont il n'acceptera de vendre le scenario qu'à la condition expresse de jouer le rôle-titre. Et ce malgré les réticences des studios. Fort de ce succès planétaire qui lui permet d'accéder au statut de vedette, Stallone obtient en 1978 de réaliser son premier film, « La taverne de l'enfer », d'après un scénario écrit par ses soins avant celui de « Rocky ».

« Dans cent ans, tout cela n’aura plus aucune importance »

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Et de fait, le film centré sur les magouilles de trois frangins cherchant à se sortir de leur miséreuse condition par le biais du catch ressemble à s'y méprendre à une ébauche mal dégrossie de « Rocky ». On y retrouve ainsi le personnage du lutteur simple(t) et déterminé venu des bas-fonds de la ville et cette même volonté de gagner sur le ring un avenir plus radieux et une forme de respectabilité auxquelles un travail « normal » ne donne pas accès. Le ring prenant dès lors l’allure d’une arène où chaque combattant joue son destin à la force de ses poings.Mais cette fois-ci, Stallone ne jouera pas la carte du réalisme immersif, préférant filmer les scènes de combat avec une certaine distance. D’ailleurs, il ne se donne pas ici le rôle vedette, qu'il préfère laisser au boxeur professionnel Lee Canalito, se contentant d’un rôle plus secondaire de petit magouilleur. Surtout, à la différence de « Rocky », il instille à son récit un second degré bienvenu (les affrontements avec le gang de bras-cassé qui tient le quartier, le suicide « burlesque » de l’ancien lutteur) qui donne à son film la légèreté adéquate pour en faire agréable divertissement. L'ensemble reste sans doute assez inégal mais de par sa générosité se laisse regarder sans déplaisir. Surtout, il constitue un maillon de plus dans le processus de création part Stallone de l’archétype du personnage d'antihéros qui deviendra sa marque de fabrique.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un livret de vingt pages signé Marc Toullec qui revient sur la genèse du film.

Edité par BQHL Editions, « La taverne de l’enfer » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 10 octobre 2019.

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