Les deux sirènes

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les deux sirènes » de Richard Benjamin.

« La mort c’est vivre dans le passé ou rester au même endroit  pendant trop longtemps »

1963. Rachel Flax, mère célibataire, élève seule ses deux filles, Charlotte et Kate. Libre et fantasque, refusant toute forme de routine, elle n’hésite pas à déménager régulièrement, en fonction de ses humeurs. La famille vient de s’installer dans le Massachusetts. Alors que sa jeune sœur est une passionnée de natation, Charlotte, 15 ans, se découvre une vocation religieuse, à la grande surprise de sa mère.

« Quand un homme est en retard, c’est que le moment est venu d’aller en chercher un autre »

Acteur venu du théâtre, Richard Benjamin mène d’abord une première carrière à Broadway au cours des années 60 avant d’être appelé par le cinéma aux premières heures de la décennie suivante. Il apparait ainsi dans des films de premier plan, tels les succès « Goodbye Columbus » (Larry Pierce, 1969), « Catch 22 » (Mike Nichols, 1970), « Mondwest » (Michael Crichton, 1973) ou encore « Ennemis comme avant » (Herbert Ross, 1975). Mais à l’approche des années 80, il se fait de plus en plus rare sur les écrans, préférant se consacrer à l’écriture et à la réalisation. Débutant derrière la caméra en 1982, il enchaine alors les films sur un rythme frénétique d’un film et demi par an et montre une réelle appétence pour le registre de la comédie (« Où est passée mon idole ? » avec Peter O’Toole, « Haut les flingues » avec Clint Eastwood et Burt Reynolds, « Une baraque à tout casser » avec Tom Hanks ou encore « J’ai épousé une extra-terrestre » avec Kim Basinger). Même si en pointillé, il sut aussi esquisser un intérêt certain pour la chronique sociale, à l’image de ses « Moissons du printemps » (1984).

« Fais tout ce que je ferais... ou plutôt non, fais ce que je ne ferais pas ! »

C’est ainsi qu’il réalise en 1991 « Les deux sirènes », d’après la nouvelle éponyme de Patty Dann. Un film de commande, porté par Cher qui a déjà préalablement congédié les réalisateurs Lasse Hallström et Frank Oz pour divergences artistiques. « Les deux sirènes » est ainsi une comédie de mœurs douce-amère, prenant pour cadre l’Amérique insouciante des années 60 et centrée sur les rapports d’une famille dysfonctionnelle marquée par une absence totale de figure masculine. On y suit les aventures de Rachel femme fantasque et totalement libre, qui sillonne le pays en déménageant au gré de ses peines de cœur, et ses rapports complexes avec sa fille de quinze ans, Charlotte. Tout le sel de la comédie reposant sur la naïveté de Charlotte et sur sa volonté d’être l’exact opposé de sa mère, se montrant tour à tour romantique, mystique, prude ou moraliste, selon les attitudes adoptées par sa mère. Mais derrière ce jeu d’opposition, chacune laissera apparaitre ses propres failles (la peur de l’engagement pour l’une, peur d’être rejetée pour l’autre). Un beau film plein de tendresse sur les relations mère-fille, porté par une jolie distribution (Cher et Bob Hoskins sont parfaits, de même que les toutes jeunes Winona Ryder et Christina Ricci).

***

Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée du journaliste Olivier Cachin (17 min.).

Edité par Rimini Editions, « Les deux sirènes » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 5 novembre 2019.

La page Facebook de Rimini Editions est ici