Bad Boys for Life (2020) de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Encore et toujours les réchauffés hollywoodien avec ce projet qui date de 2009, 3ème suite des succès (1995) et (2003) tous deux de Michael Bay qui a eu la judicieuse idée de ne pas repartir sur cette aventure même si c'est pour une soupe Netflix comme "6 Underground" (2019). Avec toujours le nabab Jerry Bruckheimer derrière, avec un premier scénario signé de Peter Craig qui signera ensuite "The Town" (2010) de Ben Affleck et "Hunger Games : la Révolte" (2014) de Francis Lawrence. Ensuite le projet revient à Joe Carnahan réalisateur-scénariste de (2002) mais qui laissera tomber pour "différents artistiques", depuis Carnahan est tombé lui-même un peu dans l'oubli à l'exception notable du passable "Le Territoire des Loups" (2012). Dans un tiroir depuis on ne s'étonnera pas de revoir ressurgir ce film, en effet ça fait maintenant un bail que Will Smith tente de sortir du marasme, pas loin d'être un has been à l'instar de son pote Martin Lawrence. Smith a tenté de s'en sortir en usant une autre franchise avec "Men In Black III" (2012) de barry Sonnenfeld, en acceptant de n'être qu'un pion dans "Suicide Squad" (2016) de David Ayer mais rien n'y fait, il n'est plus la star bankable des années 1995-2005 en témoigne son dernier échec avec (2019) de Ang Lee.

Bad Boys for Life (2020) de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Et pourtant, toujours aussi peu inspiré il relance la machine à biftons (co-producteur of course) en espérant que la corde nostalgique va être efficace. Son pote Martin Lawrence, complètement has been lui, qui n'avait rien fait depuis "Big Mama : de père en fils" (2011) de John Whitesell et qui a pu participer au film "The Beach Bum" (2019) de Harmony Korine sans doute parce que le retour "Bad Boys" l'a rappelé au souvenir de quelques uns. En tous cas, après le départ de Joe Carnahan, les producteurs font appel au duo les belges Adil El Arbi et Bilall Fallah qui ont été particulièrement remarqué pour leur polar d'action réaliste "Black" (2015) et "Gangsta" (2018)... Les deux compères vieillissent et sont dans des postes pré-retraites. Mais un caïd du cartel dont le frère a été tué par les bad boys veut se venger... Outre le duo historique Smith-Lawrence on retrouve l'épouse Burnett jouée par Theresa Randle et leur capitaine joué par Joe Pantoliano. A leurs côtés de nouvelles recrues 2.0 dont la jolie Vanessa Hudgens vue récemment dans (2019) de Jonas Akerlund et la soupe à "L'Alchimie de Noël" (2019) de Monika Mitchell, puis Alexander Ludwig nom sans doute méconnu mais pourtant populaire grâce à son rôle de Bjorn Ironside dans la série TV "Vikings" (2014-2019)... D'abord on reste déçu par une histoire bidon éculée (un frère encore plus sanguinaire pense à se venger des lustres après ?!?!). Il aurait été peut-être été judicieux de laisser le duo belge, déjà scénariste de leurs deux films, de réécrire le scénario afin de coller au mieux à leurs idées. Etant donné que ce n'est pas le cas on peut logiquement penser que les belges ont dû subir la machine hollywoodienne. Dommage... Néanmoins les jeunes cinéastes ont su éviter l'écueil de faire du Michael Bay, notamment on apprécie un montage beaucoup moins clippesque et donc plus lisible, moins dans l'esbrouffe même si le cahier des charges oblige au bling bling de Floride et à la B.O. rap toujours aussi insipide. Le duo semble content de remettre le couvert façon papy bien que la pré-retraite ne vaut pas les subtilités de la saga "L'Arme Fatale" (1987-1989-1992-1998) tous de Richard Donner par exemple.

Bad Boys for Life (2020) de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Will Smith continue à jouer sa gamme sans grande nuance malgré les années, mais le pire reste sans doute Martin Lawrence, trop d'années sans projet et ça se voit, roi du cabotinage pas aidé non plus par des dialogues qui tournent entre la famille c'est tout mais dieu c'est mieux. L e temps qui passe semble un paramètre à aborder sans le vouloir franchement, inexploité donc, tandis que la jeunesse semble tout aussi imposé sans doute pour séduire les plus jeunes qui n'auront pas connu les deux premiers films et/ou les deux acteurs vedettes. Sans surprise ni réelle audace le film se suffit à jouer la carte du pop corn au pouvoir hypnotique (et ce n'est pas un compliment !). Les réalisateurs tentent bien des choses avec des plans sympas et de l'action qui reste efficace mais ça reste un film inoffensif, convenu et inutile... Sauf pour les deux acteurs si le succès leur permet un come back, on peut toujours rêver surtout pour Lawrence.

Note :

Boys Life (2020) Adil Arbi Bilall Fallah