Depuis que Hobbs, fidèle agent de sécurité au service diplomatique des Etats-Unis, combatif mais droit, et Shaw, un homme sans foi ni loi, ancien membre de l’élite militaire britannique, se sont affrontés en 2015 dans Fast & Furious 7 ; les deux hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se nuire l’un à l’autre. Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la sœur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir.
En 2001 sortait "Fast&Furious" réalisé par Rob Cohen. Un film au succès surprenant qui mettait en lumière une part de la contre-culture américaine. Un essai globalement réussi qui sera suivi de plusieurs suites, toutes moins lucratives les unes que les autres avant de connaître une embellie à partir du quatrième opus. Et c'est depuis "Fast Five" que la franchise à définitivement décollé. Elle a su se réinventer, intégrer des nouveaux personnages, surmonter la mort d'une figure de la franchise (Paul Walker) ... Pour atteindre le nombre faramineux de huit épisodes (bientôt 9). Hélas, la qualité est loin d'être constante, je dirais même que ça a tendance à décliner depuis l'épisode 6, coincer par des scénarios de plus en plus invraisemblables et par de nombreuse querelles d'ego. Toutefois, il reste des choses jubilatoires, comme par exemple lors de l'épisode 8, la relation comique entre les personnages incarnés par Jason Statham et Dwayne Johnson. Une complicité telle, que cela à taper dans l’œil des producteurs de la franchise, si bien qu'avant la fin du dernier opus, le spin-off est acté (au grand dam de Vin Diesel qui n'apprécie pas ça) . En 2018, le réalisateur David Leitch de "Deadpool 2" et "Atomic Blonde" rejoint la partie. Le film est donc un spin-off de la franchise, un "Once Upon a Time in F&F World" qui garde comme thème central, "La Famille", avec comme pivot la rivalité entre Hobbs and Shaw. Ils doivent ensemble sortir du pétrin Hattie Shaw d'un super méchant génétiquement modifié du nom de Brixton. Un super soldat à la solde du "Spectre" local qui souhaite récupérer un virus mortel que la sœur de Deckard Shaw s'est injectée. Bref de l'Europe à la Russie en passant par les Îles Samoa, on voyage dans ce spin-off. Et c'est un moindre mal vu la médiocrité de l'ensemble. Pour scénariser cela on trouve Drew Pearce, mais surtout, on retrouve le scénariste historique de la franchise Chris Morgan. Ils écrivent ensemble une intrigue à mi-chemin entre Mission Impossible et James Bond, sans le style du premier, ni le raffinement du second. De plus, l'histoire n'est pas écrite pour mettre en valeur les personnages, ni pour servir un récit, mais bien pour polir dans le sens du poil l'image de "cool guy" du duo Johnson/Statham. Quand c'est bien exécuté, avec un sens de la mesure, pourquoi pas, mais quand ton film ne fonctionne que sur ça, c'est indigeste. On case les copains dans des rôles bien lourdingue (Ryan Reynolds et Kevin Hart) et pour le reste, on laisse faire les deux stars. Ils sont en roue libre pendant plus de deux heures, à se balancer des punchlines ringardes, risibles et inconséquente, qui ferait passer des tas de films d'action des années 80/90 pour des chefs d'œuvres de raffinement. Puis si on tance régulièrement Vin Diesel sur sa "grosse tête", "The Rock" est pas mal dans ce film, notamment lors de la dernière partie qui ressemble à l'égotrip le plus fumeux jamais vu au cinéma. Quant au reste du film, il est du même acabit. La direction artistique est inexistante, la photographie copie les précédents F&F. Autant dire qu'à part la fin, il n'y a rien qui sortent un tant soit peu de l'ordinaire. David Leitch ne maîtrise rien, si ce n'est son rythme asymptomatique et des scènes d'actions d'une banalité affligeante qu'on a toute vue ou en parties dans les bandes-annonces. Seul le dernier acte censé se dérouler dans les îles Samoa apporte un peu de vrai dans ce film (si on oublie toutes les erreurs de continuités bien évidemment). Et ce n'est pas le duo principal qui vous donnera envie tant ils sont économes de leurs moyens. Donc voilà ce que ça donne quand on monte un film juste parce que deux acteurs sont rigolos ensemble ....