Avec Manu Payet, Blanche Gardin, Elsa Zylberstein
Chronique : Film à sketchs qui brocarde nos petites addictions technophiles, Selfie est aussi amusant qu’anecdotique. Comme souvent avec un tel format, les différents segments sont assez inégaux et le film peine à trouver une réelle homogénéité, mais ils sont suffisamment bien écrits et incarnés pour susciter quelques rires francs. Et l’on rie souvent de nous-même tant Selfie a l’effet d’un miroir grossissant vis-à-vis de nos envahissantes et parfois effrayantes habitudes numériques.
Il est cependant dommage qu’il se termine par la partie la plus laborieuse et cet interminable mariage, dégradant un peu la très bonne impression laissée par les premières histoires, en particulier celle mettant en scène Elsa Zylberstein en prof de français succombant au charme d’un YouTubeur peu à cheval sur l’orthographe. Le segment mené par Blanche Gardin (on l’aime tant), naturellement le plus cynique sert de fil rouge au film. S’il s’avère d’abord assez désopilant, sa redondance finit par lasser, d’autant plus qu’il s’égare vers un humour noir de moins en moins maîtrisé.
Malgré son humour vivifiant et ses références toujours assez bien vues, on aurait aimé plus de fond, que les personnages et les situations soient plus creusés, que les scénarii permettent plus de croisements entre les histoires. Sans doute un format court en série anthologique eut été plus adapté, mais la satire assez inoffensive de Selfie garantit un agréable moment, drôle et piquant malgré une dernière partie compliquée. On clique sur le pouce vert levé.
Synopsis : Dans un monde où la technologie numérique a envahi nos vies, certains d’entre nous finissent par craquer.
Addict ou technophobe, en famille ou à l’école, au travail ou dans les relations amoureuses, Selfie raconte les destins comiques et sauvages d’Homo Numericus au bord de la crise de nerfs…