Freaks (2019) de Adam B. Stein et Zach Lipovsky

A ne pas confondre avec le chef d'oeuvre "Freaks, la Monstreuse Parade" (1932) de Tod Browning, auquel le titre renvoie logiquement. "Freaks" est le premier long métrage en tant que producteurs-réalisateurs-scénaristes du duo Adam B. Stein et Zach Lipovsky ; le premier était avant monteur, le second avait déjà réalisé des films comme "Leprechaun : Origins" (2014) et "Dead Rising : Watchtower" (2015). Depuis le duo a retravaillé ensemble sur une production Disney encore inédite le téléfilm "Kim Possible" (2019), qui change des thrillers et film d'horreur dont ils sont plus habitués. En tous cas, avec "Freaks" ils s'engagent dans un projet (tournage en 2018) qui surfe sur la vague des quelques films qui tentent de moderniser les films de super-héros et/ou mutants comme on a pu le voir avec les réussites comme (2012) de Josh Trank et "Brightburn" (2019) de David Yaroveski...

Freaks (2019) de Adam B. Stein et Zach Lipovsky

On suit donc un père et sa fillette qui vivent enfermés dans leur maison, le père voulant protéger sa fille d'un monde extérieur mortel, où "les méchants" vont tout faire pour la tuer. Ils vivent donc en autarcie, seuls alors que la fillette est de plus en plus attirée par l'extérieur qu'elle peut apercevoir par les trous dans les volets... La fillette est incarnée par la toute jeune actrice de 9 ans (son personnage ayant 7 ans) Lexy Kolker vue dans la série TV "Les agents du S.H.I.E.L.D." (2016-2017) et le film "La Petite Sirène" (2018) de Blake Harris et Chris Bouchard. Le père est joué par l'acteur Emile Hirsch vu depuis dans "Never Grow Old" (2018) de Ivan Kavanagh et "Once Upon a Time... in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino, il retrouve Bruce Dern qui joue le vendeur de glace également à l'affiche du Tarantino et vu dans "Nevada" (2019) de laure de Clermont-Tonnerre. Les rôles féminins sont interprétés par deux comédiennes moins connues, Amanda Crew surtout connue pour la série TV "Silicon Valley" (2014-...) et Grace Park vue dans série TV "Hawaï Five-0" (2010-2016)... Outre "Chronicle" et "Brightburn" cités plus haut le film fait fortement penser au thriller paranoïaque (2007) de William Friedkin, notamment sur le côté autarcie et dans l'esthétisme. Au départ on ne sait pas vraiment où veulent nous emmener les deux cinéastes, si on est clairement dans un thriller paranoïque ou bien dans une série B où "les mutants sont parmi nous" mais si le début est intriguant on décèle les enjeux petit à petit, de façon parcimonieuse et aux indices judicieusement disséminés.

Freaks (2019) de Adam B. Stein et Zach Lipovsky

Le concept s'avère malin avec un petit suspens qui se dévoile doucement et une tension qui grimpe en parallèle. Les deux bons points résident dans les pouvoirs des mutants qui se distinguent de ce qu'on a déjà pu voir, et surtout qui permettent une utilisation des effets spéciaux qui ne vampirisent pas le récit. D'ailleurs on constate que ces choix sont particulièrement intelligents vis à vis d'un budget qu'on devine limité. Chapeau aux deux cinéastes rien que pour cette gestion au cordon. En prime on salue le choix de montrer un point de vue réel de l'enfant, en effet, les réalisateurs-scénaristes ne sont pas tombés dans l'écueil de l'enfant surdoué et/ou mature. Ici la fillette reste une fillette de 7 ans qui a du mal à comprendre son père, qui veut simplement jouer avec sa voisine ou qui veut simplement une glace. Adam B. Stein et Zach Lipovsky signent sans aucun doute leur film charnière dans leur jeune carrière avec une histoire solide et cohérente de bout en bout, malin et innovant avec une fillette plus à la recherche d'amour que vraiment consciente de ses pouvoirs. Une jolie suprise, à conseiller.

Note :

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