Un grand merci à Elephant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Ces garçons qui venaient du Brésil » de Franklin Schaffner.
« Grâce à vous le quatrième reich est en marche ! »
Ezra Lieberman, célèbre chasseur de nazis, reçoit un étrange coup de téléphone du Paraguay : un jeune américain prétend avoir surpris une conférence tenue par le sinistre docteur Mengele. L'ancien médecin-chef d'Auschwitz aurait commandité l'assassinat de 94 fonctionnaires aux quatre coins du monde. Quand la source est assassinée, Liberman décide d'enquêter sur cette mystérieuse affaire, sans savoir qu'il s’apprête à découvrir une conspiration d'une horreur inqualifiable.
« J’ai senti quelque chose dans le silence. Quelque chose de vivant et de haineux »
Réalisateur ayant fait ses classes à la télévision dès la toute fin des années 40 (il réalise ainsi en 1954 la première version télévisée de « Douze hommes en colère » qui sera adaptée quelques années plus tard au cinéma par Sydney Lumet), Franklin Schaffner débute au cinéma au début des années 60. Très vite il s’illustre grâce à sa chronique politique « Que le meilleur l’emporte » (1964, avec Henry Fonda) et la fresque médiévale « Le seigneur de la guerre » (1965, avec Charlton Heston). Mais sa période la plus faste restera sans doute la décennie 1968-1978. Là, pendant dix années, il va aligner quelques-uns des plus grands succès du cinéma américain des seventies. Il y aura d’abord « La planète des singes » (1968), fable de SF apocalyptique devenue culte. Puis le biopic militaire « Patton » (1970) pour lequel il obtient l’Oscar du meilleur réalisateur. Viendront ensuite la fresque historique « Nicolas et Alexandra » (1971) et le film d’aventures carcéral « Papillon » (1973) avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Cette folle décennie s’achèvera en 1978 avec « Ces garçons qui venaient du Brésil ».
« Un vrai Hitler pour un vrai futur nazi »
Et si l'Histoire n'était qu'un éternel recommencement. Une histoire sans fin dans laquelle l'Humanité serait vouée à sa propre perte. Un monde dans lequel le progrès scientifique n'aurait pour autre but que d'assurer l'hégémonie et l'invincibilité des forces du mal ? Adaptation d'un roman d'Ira Levin (auteur à qui l’on doit notamment le roman qui a inspiré « Rosemary’s baby » de Roman Polanski), « Ces garçons qui venaient du Brésil » est un thriller qui prend pour décor les réseaux d'anciens nazis ayant fuit et prospéré en Amérique du sud et la traque que leur livre alors plusieurs organisations juives dont la plus connue reste celle de Simon Wiesenthal. Il s’intéresse plus spécifiquement au plus célèbre d'entre eux, à savoir l'insaisissable Docteur Joseph Mengele, ancien médecin du camp de concentration de Auschwitz, tristement connu pour ses cruelles expérimentations médicales et génétiques. Partant de cet état de fait, William Schaffner développe une sulfureuse intrigue dans laquelle les réseaux nazis préparent l’avènement d’un quatrième Reich sur la base d’un clonage de Hitler. Diabolique à souhait, avec son parfum délicieusement complotiste, le film s'inscrit pleinement dans une série de thrillers paranoïaques (« A cause d’un assassinat », « Les trois jours du Condor », « Conversation secrète »), genre très en vogue dans le cinéma américain des seventies, répondant au traumatisme des assassinats (les frères Kennedy, Martin Luther King) et scandales (Watergate, Pentagon Papers) politiques à répétition. Surtout, il offre un contrepoint parfaitement intéressant à « Marathon man » (John Schlesinger, 1976), autre thriller paranoïaque culte au sujet assez similaire, et dans lequel - hasard ou coïncidence - Laurence Olivier jouait le rôle du médecin sadique, à l’opposé du rôle qu’il trouve ici. A ceci près que si le mal était vaincu chez Schlesinger, le final du film de Schaffner se révèle particulièrement glaçant. Un must du genre.
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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée dans un nouveau Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de « À cause de 94 assassinats » : documentaire de Julien Comelli et Erwan Le Gac (23 min.), d’une Bande-annonce d’époque et d’une Galerie photos.
Edité par Elephant Films, « Ces garçons qui venaient du Brésil » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD seul depuis le 29 octobre 2020.
Le site Internet de Elephant Films est ici. Sa page Facebook est ici.