Avec Benjamin Voisin, Camille Claris, Martin Karmann
Chronique : S’il n’est pas rare que le cinéma d’auteur français se fraye un chemin vers le cinéma de genre, il est moins fréquent qu’il s’aventure dans le merveilleux. La Dernière Vie de Simon s’y engouffre à travers un conte dramatico-romantico-fantastique très influencé par le cinéma populaire américain des années 80 (ET, Big, les Goonies…) à qui il rend modestement hommage.
Les références aux cinémas de Spielberg ou Burton par exemple sont évidentes, en particulier dans la première partie du film, la plus réussie, cadencée par une musique Elfmanienne omniprésente et parcourue par une vigueur et un souffle épique surprenant.
Le jeune réalisateur (au passage fils de Sam Karmann) se distingue en parvenant à combler le manque de moyens par une mise en scène certes artisanale mais inventive, très dynamique et particulièrement chiadée, en particulier son travail sur la lumière et l’exploitation des superbes paysages bretons. Il se révèle habile pour jongler avec son concept et le changement d’apparence de Simon mais gère beaucoup moins bien le pan dramatique de son histoire. La Dernière Vie de Simon aborde maladroitement le thème de l’usurpation d’identité et souffre de personnages secondaires sous-développés, à commencer par les parents.
Et Léo Karmann finit par se faire malheureusement dépasser par son sujet, gérant de manière peu heureuse ses ultimes développements.
S’il clôt laborieusement son histoire, cela n’enlève rien aux jolies promesses de ce premier film et à l’évident talent naissant de son réalisateur.
Synopsis : Simon a 8 ans, il est orphelin. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée… Et vous, qui seriez-vous si vous pouviez vous transformer ?