Avec Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam
Chronique : Guy Ritchie délaisse les films de licence aux succès capricieux (pour le moins) pour revenir aux films chorals de gangsters anglais. Grand bien lui fasse, c’est ce qu’il fait le mieux.
The Gentlemen est un thriller explosif et hautement réjouissant qui entremêle ses intrigues avec malice. En faisant du personnage de journaliste people roublard et véreux interprété Hugh Grant le narrateur central, il offre un généreux terrain de jeux à son imagination débordante et à son ingéniosité narrative. Au meilleur de sa forme, Grant cabotine délicieusement et nous perd dans une amusante mise en abîme qu’il se régale à pervertir.
Guy Ritchie tient une bonne histoire et sait comment la raconter, en la balisant de chausse-trappes, et de faux semblants. Toujours alerte, prenant et surprenant, le scénario, solide à défaut d’être original, est soutenu par la mise en scène inspirée et inventive de Ritchie qui parvient à ne pas tomber dans la surenchère. Il n’en fait pas trop, juste ce qu’il faut, les effets sont utilisés à propos et si l’humour est parfois daté et à la limite du politiquement correct, il fonctionne quand même très bien.
La performance de Matthew McConaughey est à l’avenant, relativement sobre mais charismatique, dominant un casting majoritairement masculin très bien servi en dialogue et situations burlesques.
Ils s’amusent beaucoup, et nous avec eux. Un rôle féminin et une actrice, Michelle Dockery (la Lady Mary de Downton, déjà génialement déjantée dans Good Behavior) émerge cependant, et s’impose au milieu de cette distribution de mâles alpha à l’ancienne. On évoquait Hugh Grant, mais tous sont parfaitement à l’aise dans leurs rôles de composition, de Charlie Hunman à Colin Farrell en passant par l’épatant Jeremy Strong (Kendal dans Succession – si vous ne suivez pas cette série, mettez-vous-y vite !)
Ça cogne, ça saigne, ça papote, ça vanne, c’est drôle et divertissant, c’est ce qu’on appelle un retour aux sources rondement mené.
Synopsis : Quand Mickey Pearson, baron de la drogue à Londres, laisse entendre qu’il pourrait se retirer du marché, il déclenche une guerre explosive : la capitale anglaise devient le théâtre de tous les chantages, complots, trahisons, corruptions et enlèvements… Dans cette jungle où l’on ne distingue plus ses alliés de ses ennemis, il n’y a de la place que pour un seul roi !