Diao Yi'nan nous avait déjà favorablement impressionné avec son film précédent " Black coal ". Il renouvelle ici, mieux il récidive, tant son " Lac " de petit gang de bandits est captivant.
Le repaire est un hôtel où a lieu la réunion du fameux gang, de malfrats -en famille ou pas- se partagent les quartiers de la ville afin d'y commettre leurs larcins : surtout le vol de motos.
Zhou Zenong en fait partie, il a fait un détour par la case prison, et rien ne va se dérouler comme " prévu " : convoitise, jalousie et concours de vol; la nuit sera rouge, et noire.
Car nous avons un merveilleux film Noir !
Hu Ge incarne Zhou Zenong -hiératique; Melvillien à souhait- et se voit pourchassé par la police locale, et par d'autres fortement inspirés par la récompense.
Un film Noir donc, avec pluie, avec nuit et avec toutes les noirceurs humaines.
Le lac aux oies sauvages est un lieu et quel lieu ! Immense, quasi incernable avec en ses alentours des bâtiments, des habitations, lesquels ne paraissent que dédales et labyrinthes.
De quoi favoriser la brillante caméra du réalisateur, et à travers sa mise en scène, nous perdre, nous bouger, nous bousculer... à suivre cette chasse à l'homme d'une merveilleuse lenteur. Car le rythme n'est jamais trépidant, à l'opposé en cela des clichés hollywoodiens.
Le protagoniste parait constamment cerné, sans être prisonnier grâce à cette mise en scène d'échappatoire, d'une caméra magistrale, qui suit, épouse, ventouse les deux personnages principaux : le fugitif et une " baigneuse "; fille du Lac, envoyée telle une messagère et qui reste pour l'aider.
Le capitaine de Police est joué par Liao Fan -vu aussi en bandit chez Jia Zhang Ke, et déjà enquêteur dans " Black coal " du même Diao Yi'nan qui, à 50 ans, avec le déjà cité Jia Zhangke, est, à n'en pas douter, une des têtes de pont du cinéma chinois.
Au moins deux bonnes nouvelles.
Synopsis du film Le Lac aux oies sauvages.
Un règlement de compte entre deux familles mafieuses rivales qui gère le trafic de motos d'une région mène le héros, Zhou Zenong, à abattre un policier par erreur. Il est dès lors recherché dans tout le secteur, et sa tête est mise à prix. ( Wikipedia)