Swallow

Par Dukefleed
Desperate housewife tirée à 4 épingles
Maquillée et coiffée comme une poupée, Hunter est l’épouse d’un bellâtre homme d’affaire issu d’une famille très aisée. Son existence parait parfaite : magnifique maison, vie sociale bien remplie, opulence matérielle,… Mais son mari est peu présent et elle se doit de lui être reconnaissante de lui avoir permis d’accéder à tout ce confort matériel ; de fait, elle ne s’anime que lorsque son marie rentre ; hors de ces moments elle est seule et semble hors du temps. Pire, au fil du récit, on note qu’elle est dépossédée de son identité ; elle est une chose, un bel objet que l’on expose et dont la fonction essentielle est de donner naissance à l’héritier. Donc dès qu’elle apprend sa grossesse quelque chose se casse en elle ou plutôt la vacuité de son existence lui saute aux yeux comme son passé remonte à la surface. Le syndrome de Pica dont elle se met à souffrir n’est qu’un artifice thriller du film. Très vite, on cerne que ce film est un brûlot contre le patriarcat et un plaidoyer pour la liberté de la femme à disposer d’elle-même. Et de s’affranchir des rôles dans lesquels la société souhaite les enfermer. Subjuguer par une direction artistique hyper soignée ; mais passé le côté arty très ciné indé’ US, un scénario marqué par un manque de nuance et de subtilité plombe l’atmosphère et le propos. Surtout que dans ce film scindé en deux ; tout le mystère de la première partie s’effondre dans un dernier tiers très terre à terre. Maitrise formelle et la composition bluffante de Haley Bennett sont les deux atouts majeurs d’un premier film bancal auréolé du Prix spécial du cinéma américain à Deauville.
Sorti en 2020
Ma note: 8/20