Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Voyage au bout de la Terre » d’Espen Sandberg.
« En ce temps là seuls les pôles restaient à découvrir »
Lorsqu’il pose le pied au Pôle Sud pour la première fois, sortant vainqueur de la course à la découverte de ce continent glacé, Roald Amundsen écrit dans son carnet de bord : « Jamais un homme ne se sera trouvé si diamétralement opposé à l’endroit où il souhaite réellement y être ». Grand explorateur, son plus grand rêve est d’être le premier homme à découvrir le Pôle Nord. Et pour y arriver, il est prêt à sacrifier famille, argent et amour.
« Ce n’est plus une expédition : c’est une course »
Explorateur polaire de renommée internationale, Roald Amundsen (1872-1928) restera sans doute comme le plus grand héros norvégien du vingtième siècle. A l’heure où seuls les pôles terrestres restent à être découverts par l’Homme, on doit à Amundsen la première expédition de découverte et de cartographie du pôle sud.Il aura même l’insigne privilège de voir son nom donné à une mer antarctique. Presque un siècle après sa disparition lors d’une mission d’exploration au Pôle nord, il était logique que le cinéma – qui plus est norvégien – lui rende hommage en lui consacrant un biopic. Et pour l’occasion, c’est son compatriote Espen Sandberg qui prend les commandes du projet. Jusqu’ici habitué à coréaliser ses films en duo avec son ami Joachim Ronning (« Bandidas », « Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar »), « Voyage au bout de la Terre » est sa première réalisation en solo. C’est aussi la troisième fois que le cinéaste s’intéresse à un héros norvégien après « Max Manus, opération sabotage » et « Kon-Tiki » qui rendait hommage à l’archéologue Thor Heyerdahl.
« Le froid et la glace font de nous des hommes meilleurs »
Plus que de la témérité, il faut sans doute un peu de folie pour se lancer des défis aussi extrêmes et dangereux que de partir à l’exploration d’un pôle. Surtout avec la technologie limitée du début du vingtième siècle. C’est sans doute ce qui transforme la réussite d’une telle entreprise en exploit triomphal. Mais derrière la figure du héros des temps modernes et du mondain séducteur, le cinéaste dresse aussi le portrait plus ambivalent d’un homme dur (avec ses hommes lors de la première expédition antarctique), rancunier (envers son frère notamment) et profondément égoïste, à l’image de l’équipage qu’il plante au beau milieu d’une mission de plusieurs années qui ne l’intéresse pas. Ou encore à l’image des deux petites filles Inuits qu’il recueillera lors d’une expédition et qu’il gardera avec lui deux ans en Norvège avant de les renvoyer brutalement dans leur village d’origine.Mais au-delà même du portrait du célèbre explorateur, Espen Sandberg nous raconte, avec une certaine nostalgie, la fin de l’époque des grandes expéditions et des découvertes géographiques. Il flotte d’ailleurs sur son récit un doux parfum de Jules Verne, avec cette concurrence exacerbée entre navigateurs issus de la Royal Geographical Society. Tout juste regrettera-t-on que le côté un peu statique du récit, qui aurait sans doute gagner à être un peu raccourci.
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Le blu-ray : Le film est proposé en version anglaise (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un making of et de bandes-annonces.
Edité par Metropolitan Films, « Voyage au bout de la Terre » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 3 février 2020.
Le site Internet de Metropolitan Films est ici. Sa page Facebook est ici.