Les bonnes causes

Un grand merci à Coin de Mire pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les bonnes causes » de Christian-Jaque.

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« C’est plus facile de faire acquitter un coupable qu’un innocent »

Un riche industriel meurt à la suite d’une piqûre intraveineuse. Un produit toxique a été substitué à celui devant être injecté. Sa femme Catherine Dupré fait inculper la jeune et modeste infirmière qui a réalisé l’injection. Elle utilise, pour ce faire, Maître Cassidi, un avocat puissant et célèbre, capable de faire acquitter et condamner qui il veut, et dont elle va devenir la maîtresse…

« On peut tromper sans cesser d’aimer »

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Diplômé des Beaux-Arts, Christian-Jaque fait ses premiers pas dans le milieu du cinéma comme dessinateur d’affiches au milieu des années 20. Prenant vite du galon, il devient vite décorateur pour le cinéaste André Hugnon avant de devenir lui-même réalisateur au début des années 30, à la faveur de l’avènement du cinéma parlant. Travailleur compulsif, il mènera une prolifique carrière, réalisant pas moins d’une soixantaine de films pour le cinéma entre 1932 et 1977. Si son nom est d’abord associé au cours des années 30 aux comédies portées par Fernandel (« François 1er », « Un de la légion »), il abordera par la suite des registres plus dramatiques (« Les disparus de Saint-Agil », « L’assassinat du Père Noël ») avant de s’imposer après la guerre grâce à ses fresques en costumes (« Boule de Suif », « La chartreuse de Parme », « Fanfan la Tulipe », « Lucrèce Borgia »…) comme la grande figure du cinéma populaire français.

« La vérité saute aux yeux pour mieux nous aveugler »

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Mais en 1962, entre deux films en costumes (« Madame Sans-Gêne » et « La tulipe noire »), il s’offre un détour par le drame policier avec « Les bonnes causes ». Adaptation d’un roman du journaliste Jean Latour, grand spécialiste du polar complotiste et immoral (ses écrits donneront notamment lieu à des films comme « Les assassins de l’ordre », « Adieu poulet » ou « Mort d’un pourri »), « Les bonnes causes » démarre à la manière d’un classique Whodunit : un riche bourgeois malade meurt suite à l’injection qui lui est faite par son infirmière, au moment même où sa femme fait irruption dans la pièce. Mais très vite, en dépit d’apparences très trompeuses et d’une avalanche d’indices à charge contre l’infirmière, le cinéaste nous dévoile rapidement la sordide vérité et la réelle identité de l’assassin, faisant alors glisser son film vers le drame moral et le film de procès. Avec en son centre une interrogation d'ordre purement morale : un avocat doit-il faire preuve de probité en défendant absolument la notion de justice ou a-t-il le droit de mentir dans le seul but de défendre un client qu’il sait coupable ? Un terrible dilemme, personnifié par l’affrontement feutré entre un célèbre ténor du barreau sans scrupule et un juge particulièrement consciencieux. Mais plus encore que son légitime questionnement sur la notion de justice, le film vaut surtout pour ses remarquables dialogues et pour l’interprétation de haut vol de ses interprètes – Bourvil et Pierre Brasseur en tête. A noter également l’impeccable partition de Marina Vlady et de la belle Virna Lisi. Un film qui n’a – malheureusement – rien perdu sa pertinence aujourd’hui.

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Le blu-ray : Le film est présenté en version restaurée en 4K à partir du négatif original par TF1 Studio avec la participation du CNC et de Coin de Mire Cinéma, en version originale française (2.0). Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.

Côté bonus, la collection « La séance » propose un formidable concept : celui de reproduire les conditions d’une véritable séance d’époque. En mode « séance complète », le film sera précédé des authentiques actualités Pathé de la semaine de sortie du film ainsi que de publicités et de bandes-annonces d’époque, le tout en HD. En mode « film seul », « Les bonnes causes » se lancera directement.

Edité par Coin de Mire, « Les bonnes causes » est disponible depuis le 14 octobre 2019 dans une très belle édition Digibook, limitée à 3000 exemplaires numérotés, comprenant le blu-ray + le DVD du film ainsi qu’un livret reproduisant des documents d’époque (24 pages), 10 reproductions de photos d’exploitation (15,5 x 11,5 cm) et la reproduction de l’affiche d’époque (29 x 23 cm). Un très bel objet qui ravira tous les cinéphiles.

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