Le bracelet de la fille en question n’est pas un bijou mais le bracelet électronique portée par la jeune fille de 18 ans accusée du meurtre de sa meilleure amie intervenu deux ans plutôt. Inspiré d’un fait divers argentin récent, la jeune fille a tout de la coupable désignée : seule présente sur les lieux, un alibi aux béances temporelles, … Stéphane Demoustier se lance dans un film procès de facture classique : huis clos dans le tribunal, enchainement des plaidoiries et témoignages, flashbacks destinés à éclairer le spectateur sur les faits. Intriguer dans un premier temps par cette affaire judiciaire, l’envie de se forger son intime conviction sur la culpabilité ou non de la jeune fille est au cœur de mes préoccupations. Mais très vite, et c’est là que le film sort de sa zone de confort qu’aurait pu être un film type « Faites entrer l’accusé » en déplaçant le débat. Plus qu’un procès, Stéphane Demoustier interroge premièrement la parentalité au travers de tous ces parents vivant sous le même toit que leurs ados dont ils ignorent en fait des pans entiers de leurs existence. Là c’est un procès, moment où toute son intimité est déballée sur la voie publique, qui fait tomber les masques. Deuxièmement, et c’est pour moi le sujet phare et passionnant du film, comment juger une personne en faisant fi de sa propre éducation et de ses codes moraux ? En effet, la génération dite Z née avec les réseaux sociaux et portant une approche parfois libertaire de la sexualité font des choix et ont des expériences pouvant désarçonner des générations précédentes ; la justice doit être rendue en ne condamnant pas sur la moralité générationnelle ou sociale. Réflexion sympa engendré par un film malgré tout sans guère d’envergure.
Sorti en 2020
Ma note: 13/20