Altamira (Finding Altamira)
Réalisé par : Hugh Hudson
Avec : Antonio Banderas, Clément Sibony, Rupert Everett, Pierre Niney, Golshifteh Farahani
Date de Sortie : 28 Novembre 2019 en DVD
Durée : 1h 37min

Synopsis :

María Sautuola, une fillette de neuf ans, et son père Marcelino découvrent ensemble, en 1879, les toutes premières peintures rupestres de la grotte d'Altamira, à présent connue dans le monde entier.

La grotte d'Altamira ça vous parle ? Non ? Nous non plus. Et pourtant c'est l'une des découvertes archéologiques majeures du XIXe siècle ! Découverte en Espagne en 1868 par Modesto Cubillas le métayer du domaine, ce n'est qu'en 1879 que la petite fille de l'archéologue amateur Marcelino Sanz de Sautuola et propriétaire du domaine y découvre les premières peintures préhistoriques de Bisons. Mais le monde scientifique était peu disposé à accepter une telle ancienneté pour ces peintures, surtout en Espagne où l'Eglise a une présence très forte. S'en suivit donc un combat des plus ardus pour Marcelino Sanz de Sautuola afin de faire reconnaître la découverte scientifique faîte par sa fille.

Et c'est Hugh Hudson qui est en charge de mettre en image ce combat historique et scientifique. Le réalisateur des Chariots de Feu est d'ailleurs loin de réitérer l'exploit de son premier film, celui de réaliser un film emblématique et culte auprès de nombreux cinéphiles. Avec Altamira le réalisateur se laisse plutôt porter par l'excellent casting qu'il réunit et le sujet du film qu'il traite classiquement. On retrouve ainsi un Marcelino Sanz de Sautuola porté par Antonio Banderas qui n'a plus rien à prouver tellement sa présence à l'écran parle pour lui. Mais si l'acteur Espagnol porte le film, il n'est pas seul et Finding Altamira se permet de réunir Rupert Everett, Clément Sibony, Golshifteh Farahani et Pierre Niney dans le rôle du peintre Paul Ratier.

Un peintre qui à l'image du film ne colle pas exactement aux faits, celui-ci étant en réalité sourd et muet. Financé par la famille Botín qui est la famille par alliance de la fille de Marcelino Sanz de Sautuola, le film se permet ainsi beaucoup de raccourcis pour adoucir les faits. S'il est classique dans sa forme et son traitement il n'est pas aussi fidèle qu'on l'aimerait, perdant en puissance et en intensité pour ce sujet historique fort. Malgré tout, le film évoque avec justesse le combat entre l'Eglise et les Darwinistes, ainsi que les scientifiques loin d'être prêts à une telle découverte.

Marcelino Sanz de Sautuola n'aura pas eu de son vivant la reconnaissance qu'il lui revient à lui et ses partisans. Ce n'est que 14ans après sa mort en 1902 que le français Emile Cartailhac archéologue qui a réfuté l'authenticité des peintures de la grotte d'Altamira change d'avis et offre son mea culpa au monde scientifique sous la forme d'un article dans la revue L'Anthropologie. Malheureusement la distribution du film permettant au monde entier de découvrir cette histoire des plus intéressantes n'est pas à la hauteur et la réhabilitation prévue est moindre. Malgré sa belle photographie, ses acteurs grandioses et son sujet captivant, le film d' Hugh Hudson n'offre qu'un simple biopic transpirant le classicisme et gentil là où l'on attendait quelque chose de grandiose et puissant. Ça manque de souffle mais intéressant !

On regrette cependant la faible distribution pour un film qui n'est pas mauvais, juste décevant. Mais avant tout un film qui mérite en vue de son sujet un plus grand nombre de projections et visionnages. Il s'est offert une sortie VOD en France en 2019 ainsi qu'une sortie ciné en Espagne, au Portugal, aux états unis et au Canada où le film a récolté un peu plus d'un million sur un budget de plus de huit millions.