Deux moi

Un grand merci à StudioCanal pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Deux moi » de Cédric Klapisch.

Deux_moi

« Il ne suffit pas d’avoir compris le problème pour régler le problème. Mais il est indispensable d’avoir compris le problème pour commencer à le régler »

Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire d’amour ?

« A Paris, l’air est peut-être moins pur mais au moins je respire »

Deux_moi_Camille_Cottin

En trois décennies de carrière, Cédric Klapisch se sera imposé comme le grand cinéaste de la jeunesse, filmant à la fois son impétueuse insouciance (« Le péril jeune ») autant que ses doutes et ses aspirations (« L'auberge espagnole », « Les poupées russes »), sa peur de s'engager (« Peut-être ») et sa difficulté à trouver sa place dans la société (« Casse-tête chinois »). Mais le cinéaste s'est aussi distingué par ses talents d’observateur de la vie parisienne dont il aura su capter la solitude (« Paris »), la superficialité (« Ma part du gâteau ») et la difficulté d'y développer des rapports humains (« Chacun cherche son chat »). Après un détour par la Bourgogne et ses viticulteurs dans « Ce qui nous lie » (2017), il retrouve le macadam parisien à l’occasion de son nouveau film, « Deux moi ».

« Pour que deux moi forment un nous, il faut que les deux moi soient soi »

Deux_moi_François_Civil

Avec « Deux moi », il réussit finalement à croiser les deux grandes obsessions de son cinéma en brossant le portrait de deux jeunes trentenaires venus se perdre dans le flot impersonnel de la ville lumière et de sa routine « métro boulot dodo ». La subtilité du titre renvoie d'ailleurs à quelque chose de schizophrénique. Une sensation étrange de ne pas être vraiment celui que l'on croit et de se croire inadapté avec cette époque où les relations se révèlent aussi superficielles que virtuelles (réseaux sociaux, sites de rencontres géo-localisés, centres d’appels déshumanisés...). C'est un peu l'ultra moderne solitude que chantait Souchon. Mais si Paris est le lieu idéal pour noyer son spleen et son anonymat dans la masse des quidams, le cinéaste nous rappelle - à bon escient - qu’il s’agit là aussi d’une ville en constante effervescence où l’aventure (et le bonheur !) vous attendent au coin de sa rue. Dommage que le scénario se perde un peu dans les méandres du parcours de thérapie psychique de ses personnage, dont la catharsis accouche de révélations aussi lacrymales que télescopées. Mais le cinéaste a suffisamment de métier et de savoir faire pour rendre son film attachant malgré tout. Il peut compter sur le talent de François Civil et d’Anna Girardot qui laissent transparaitre une belle fragilité, ainsi que sur des seconds rôles qui apportent une belle touche de second degré (Pierre Niney, Zinedine Soualem, Camille Cottin, Simon Abkarian...). Un Klapisch plutôt plaisant mais malgré tout assez mineur.  

Deux_moi_Ana_Girardot

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Le blu-ray : Le film est présenté en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un court making of (5 min.).

Edité par StudioCanal, « Deux moi » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 15 janvier 2020.

Le site Internet de StudioCanal est ici. Sa page Facebook est ici.