Après un mois d'avril quasi sans sorties physiques, voici le retour de la rubrique Alors, on regarde quoi ce soir ?. Ce mois-ci nous vous proposons du grand cinéma avec Arthur Penn et Sydney Pollack, du divertissement pop-corn avec Jumanji, un nouveau classique Disney avec La Reine des Neiges 2, et un sous-Jaws pas si mauvais que ça avec Orca. Bref, de quoi passer de très bonnes soirées ciné ! Bon visionnage...
Réalisé par Arthur Penn
Avec : Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, Angie Dickinson
Durée : 2h15
Date de sortie : Le 22 mai 2020 chez Sidonis Calysta
Un an avant le mythique Bonnie and Clyde, Arthur Penn réalise La Poursuite Impitoyable, film mal aimé à sa sortie, (et dont le montage échappe au réalisateur), une œuvre intelligente et fascinante, peinture au vitriol de la bêtise d'une bourgeoisie républicaine décadente et désœuvrée. Car c'est une Amérique profonde amorale, violente et raciste que nous décrit Arthur Penn à travers une soirée où le cocktail alcool, bêtise, armes à feu, ennui et veulerie se transforme petit à petit en hystérie collective afin de nous offrir une photo effrayante d'un pays lointain et en même temps très proche... car on ne peut s'empêcher de penser qu'au fond, pas grand-chose n'a changé. Ce film sans concession, pessimiste et âpre, qui souffre parfois de la relation compliquée entre le réalisateur et Sam Spiegel, le producteur tout puissant, entame une nouvelle vie grâce au très beau blu-ray proposé par Sidonis Calysta.
Le saviez-vous Faye Dunaway a été recalée par le directeur de casting sous prétexte qu'elle n'était pas assez jolie pour faire du cinéma et qu'il valait mieux qu'elle reste au théâtre... L'année suivante elle prouva qu'elle était une grande actrice avec? Arthur Penn ! Bonnie and Clyde du même
La Reine des Neiges II
Réalisé par Jennifer Lee, Chris Buck
Avec : Kristen Bell, Idina Menzel, Josh Gad, Jonathan Groff
Durée : 1h43
Date de sortie : Le 20 mai 2020 chez Walt Disney France
SYNOPSIS : Pourquoi Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques ? La jeune fille rêve de l'apprendre, mais la réponse met son royaume en danger. Avec l'aide d'Anna, Kristoff, Olaf et Sven, Elsa entreprend un voyage aussi périlleux qu'extraordinaire. Dans La Reine des neiges, Elsa craignait que ses pouvoirs ne menacent le monde. Dans La Reine des neiges 2, elle espère qu'ils seront assez puissants pour le sauver...
La reine des neiges 2, plus sombre, plus profond mais également plus beau visuellement que son prédécesseur, propose un grand spectacle, malgré un scénario un peu faible. Moins captivant que le premier opus, le film enchante tout de même par sa magie, son humour plus présent, ses nombreuses chansons et sa surprenante mélancolie. Difficile de résister au merveilleux spectacle de cette suite relativement réussie, qui devrait plaire aux petits comme aux grands... et horrifier les cyniques. Bref, malgré quelques défauts, Jennifer Lee et Chris Buck remplissent le contrat et nous offrent une bonne dose de magie et d'émotion avec le retour réussi de personnages attachants dans une œuvre qui démontre une fois de plus le savoir-faire de l'ogre Disney.
Le saviez-vous ? Petit clin d'œil dans l'un des souvenirs d' Elsa, puisque que l'on aperçoit la silhouette de La Petite Sirène sur la couverture d'un livre que lit le Prince Agnarr. D'ailleurs quand la mère d' Elsa demande au Prince ce qu'il lit, il répond " Un nouvel auteur danois ".
Pour lire la critique complète d' Océane Zerbini, c'est ici
Un Château en enfer (1969)
Réalisé par Sydney Pollack
Avec : Burt Lancaster, Patrick O'Neal, Jean-Pierre Aumont, Peter Falk
Durée : 1h47
Date de sortie : Le 12 mai 2020 chez Rimini Editions
SYNOPSIS: : Alors que la Seconde Guerre Mondiale arrive à son terme, une petite compagnie de GI occupe un ancien château...
" Là où il y a une boulangerie, il y a une femme de boulanger ! " Quel étrange film qu' Un Château en enfer, un peu comme si, dès les premières minutes, la réalité déraillait légèrement, afin de nous entraîner dans une version un peu irréelle et fantasmée d'un film de guerre, entre rêve et cauchemar. Une œuvre absurde, improbable, étrange et philosophique. Sydney Pollack réalise là son film le plus singulier, où la guerre est pensée comme une œuvre d'art, une toile de fond fascinante, troublante et absurde, un film qui renoue dans sa dernière partie, à travers les combats, avec la réalité. Un long-métrage surprenant et mélancolique qui en décontenancera plus d'un, mais qui mérite d'être redécouvert.
Le saviez-vous ? Le château de Maldorais dans lequel se déroule l'action du film n'a jamais existé. Il a été construit entièrement en ex-Yougoslavie où s'est déroulé le tournage. Idem pour le petit village belge.
Jumanji : next level
Réalisé par Jake Kasdan
Avec : Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gillian, Danny DeVito, Danny Glover
Durée : 2h03
Date de sortie : Le 27 mai 2020 chez Sony Pictures
SYNOPSIS : L'équipe est de retour mais le jeu a changé. Alors qu'ils retournent dans Jumanji pour secourir l'un des leurs, ils découvrent un monde totalement inattendu. Des déserts arides aux montagnes enneigées, les joueurs vont devoir braver des espaces inconnus et inexplorés, afin de sortir du jeu le plus dangereux du monde.
Après avoir réalisé deux comédies oubliables avec Cameron Diaz, Bad Teacher et Sex Tape, Jake Kasdan, fils de Lawrence Kasdan, le réalisateur de Les Copains d'abord, Silverado et Wyatt Earp et scénariste de L'Empire contre-attaque et de Les Aventuriers de l'arche perdue, s'attaque en 2017 à la suite du cultissime Jumanji de Joe Johnston. Et alors que l'on pouvait craindre le pire, ce fut plutôt une bonne surprise grâce à une pirouette scénaristique qui fonctionne parfaitement. Le film ayant frôlé le milliard au box-office US, un 3ème volet voit le jour en 2019, Jumanji : next level. Bref, Next level tout en gardant les mêmes ficelles que le précédent opus, réussit à nous surprendre et à nous amuser grâce entre autres à la présence de Danny de Vito et Danny Glover qui apportent une touche d'humour et de fantaisie et qui font de ce divertissement une nouvelle réussite. Certes, on est loin du chef-d'œuvre, mais le film fait le job, plus drôle que le précédent, bourré d'humour et d'énergie, un cocktail idéal pour un samedi soir en famille ou entre potes.
Le saviez-vous ? Troisième collaboration pour Jake Kasdan et Jack Black, puisqu'en 2002, Jack Black tourne Orange County au côté de Colin Hanks, le fils de Tom, devant la caméra de Jake Kasdan pour qui c'est le second film.
Orca (1977)
Réalisé par Michael Anderson
Avec : Richard Harris, Charlotte Rampling, Will Sampson
Durée : 1h32
Date de sortie : Le 27 mai 2020 chez Studio Canal
SYNOPSIS: Rachel Bedford, biologiste, se consacre à la protection du monde sous-marin. Le Capitaine Nolan veut attraper un épaulard pour toucher de l'argent. Malgré les protestations de Rachel qui le met en garde, il blesse une femelle orque. Le compagnon de l'animal n'aura de cesse de se venger de lui, et le poursuivra impitoyablement, provoquant la mort de plusieurs personnes. Seule Rachel échappera au massacre.
Réalisé par Michael Anderson ( L'Âge de cristal) en 1977, Orca est sans doute l'un des sous- Jaws qui a le moins à rougir de la comparaison. Certes, le film a vieilli, les effets spéciaux aussi, et on a de la peine à croire à une telle intelligence de l'animal, mais on se laisse embarquer dans cette histoire d'orque vengeur. Car contrairement à Jaws, ici, ce sont les humains les prédateurs, et l'orque est presque plus humain que les humains. L'une des bonnes idées du film et de n'avoir quasiment pas utilisé de maquettes pour les orques, ce qui rend l'animal plus crédible, même si aujourd'hui les scènes d'attaques font très " filmées dans une piscine " (en fait au Marine World de Redwood City). Si Charlotte Rampling est sous-exploitée, Richard Harris, le personnage (humain) central, est particulièrement intéressant dans son évolution. En résumé, malgré ses défauts et son âge, Orca qui casse les codes de son modèle se laisse encore visionner avec un certain plaisir grâce à son efficacité, à son orque réel, à son scénario à contre-courant, entre Moby Dick et Jaws et puis également à la très belle musique d' Ennio Morricone.
Le saviez-vous ? Dans les seconds rôles on aperçoit l'actrice Bo Derek, nommée deux ans plus tard au Golden Globes pour le film Elle. L'actrice est considérée comme un sex-symbol des années 80 et fit 5 fois la couverture de Playboy (je ne le savais pas, c'est une info que m'a transmise mon rédacteur en chef...)