Synopsis : " Pinky est en fuite. Il vient de se libérer de l'emprise d'une secte religieuse. Il se trouve un abri de fortune et un petit boulot dans une fabrique de t-shirts. Trompé par sa propre foi, il questionne tout. Mais alors qu'il tente de reconstruire sa vie, il est bientôt rattrapé par des réminiscences violentes qui demandent Revanche. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument... tu allumes ton ordinateur, tu cliques sur ton navigateur préféré et écris : Champs Elysée Film Festival. Il te reste à t'identifier, puis s'ouvre à toi, du 09 au 16 juin 2020, une grille de programmes regroupant courts et longs métrages indépendants en provenance de France et des États-Unis.
Bon cinéma de chez toi !
Qu'il est difficile de donner son avis, de critiquer une oeuvre à la vision singulière. Si un film reste et restera celui de son auteur, celui qui en a écrit le scénario ou qui a récupéré le scénario afin de donner du corps et une identité, visuelle et sonore, à ce dernier, dès lors qu'il est jugé terminé, il est remis aux mains des spectateurs. Spectateurs qui en font ce qu'ils veulent, qui voient ce qu'ils veulent par le prisme de leur background culturel et intellectuel respectif. La vision de l'auteur demeure, la matière ne peut être changée, mais elle peut être perçue et comprise de différente manière. Tout et son contraire peut être perçu en une seule et même oeuvre. Que comprendre du film réalisé par Camilo Restrepo, que percevoir suite au visionnement du film Los Conductos ? Qu'est que le cinéaste à voulu nous montrer, nous faire comprendre, nous faire ressentir ? Difficile de le savoir, difficile de comprendre son oeuvre tant elle est vague, floue et difficile d'accès.
Expérimental dans les grandes lignes, Los Conductos raconte l'histoire d'un homme qui suite à son évasion d'une secte religieuse, va se retrouver à la recherche d'un toit, d'un travail et de compagnons de fortune. Avoir ces informations est essentiel. Essentiel à la compréhension de ce que choisi, par le prisme de son montage, de nous montrer le cinéaste Camilo Restrepo. Aucunement il va être dit de manière claire et précise qui est ce personnage que l'on voit à l'image et qui parle directement au spectateur. Une voix off qui raconte une histoire, lis un texte romancé et aux phrases métaphoriques. Tout est métaphore, tout est non-dit et sous-entendu. Une voix off qui ne vient pas paraphraser l'image et les symboles proposés par cette dernière. Une excellente chose lorsque le spectateur est à même de comprendre ce qu'on lui dit, ainsi que ce qu'on lui montre. Ce qui n'est ici pas le cas. Si la complémentarité entre l'image et le texte permet de cerner plus facilement qui est cet homme et comment il conçoit la vie, sa vie, elle ne permet aucunement de comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. Donner à comprendre la vision, même si singulière, de l'auteur. Comprendre ce qu'il a voulu nous faire comprendre et quel est fondamentalement le message.
Incompréhensible d'un bout à l'autre, il aura beau faire apparaître qu'un court timer affichant une heure et dix minutes, cette durée n'est aucunement celle que le spectateur ressent. Interminable, lent et soporifique, car on est laissé pour compte face à une oeuvre dont on n'arrive pas à s'imprégner. Impossible de ressentir des émotions, de s'immerger auprès du personnage tant tout nous paraît obscure, loin et peu familier. Parcouru par de belles compositions de cadre qui nous permettent de nous rattacher à quelque chose afin d'aller jusqu'au bout du timer, ces dernières ne racontent fondamentalement rien. Rien lorsqu'elles s'accompagnent, se succèdent et se lient afin de former un tout tel que le cinéma le permet. Si chaque photogramme possède un sens, à l'image d'une photographie au sein de laquelle il est possible de se plonger afin de faire preuve d'imagination afin de comprendre qu'elle pourrait être l'histoire de cette personne ou de cet objet, un à un ils ne forment pas un tout. Ils ne racontent pas plus d'histoire, ne crées pas plus un univers au sein duquel il nous serait possible de nous plonger afin de ressentir une once d'émotion. Quel quelle soit.
De belles images, un format superbement exploité, mais une oeuvre parcourue par le rien. Le néant provoqué chez un spectateur qui reste complètement hors de l'oeuvre tant il nous est impossible d'en comprendre le sens. Une vision singulière, trop singulière pour être compréhensible sans que l'on ne lise le synopsis et que l'on écoute son cinéaste en parler. Les quelques expérimentations sonores, parsemées au sein de l'oeuvre n'aident en rien à nous familiariser avec la vision de l'auteur ou à la comprendre. Los Conductos demeure un mystère, un film que l'on ne peut atteindre, que l'on arrive pas à comprendre et à aimer.
Aucune date de sortie de fixée à l'heure actuelle
" Si un photogramme peut avoir du sens et raconter une histoire, les lier ensemble devrait permettre d'avoir plus de détails et de comprendre une histoire. Ce qui n'est pas le cas de Los Conductos, ce mystère incompréhensible et soporifique. "