Synopsis : " Fuyant le désespoir après avoir perdu ceux qui lui sont chers, le héros se cache dans le pays des souvenirs, un lieu sûr où le temps s'arrête et tous ses proches sont vivants. "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument... tu allumes ton ordinateur, tu cliques sur ton navigateur préféré et écris : Festival International du Film d'Annecy. Il te reste à t'identifier, puis s'ouvre à toi, du 15 au 30 juin 2020, une grille de programmes regroupant courts et longs métrages d'animation en provenance de toutes horizons.
Bon cinéma de chez toi !
Présenté en compétition dans le cadre de cette édition digitale du Festival International du Film d'Annecy, Kill It and Leave this Town est le premier long-métrage d'animation du cinéaste polonais Mariusz Wilczynski, basé sur les souvenirs d'enfance de l'artiste qui se met en scène sous forme d'animation dans un étrange univers, une sorte de version hallucinée et cauchemardesque d' Alice au Pays des Merveilles, qui oscille constamment entre réalité et cauchemar.
Récit autobiographique sur son enfance, ses parents et la situation sociale et politique de son pays, Kill It and Leave this Town tente de traiter beaucoup de thématiques, peut-être trop par moments, sous une forme métaphorique sublimée par une animation minimaliste, avec un véritable amour du trait et de l'artisanat d'orfèvre sur la forme. Visuellement, le long-métrage du cinéaste ne ressemble à rien d'autre de ce que l'on a pu voir dans cette compétition officielle.
Derrière son minimalisme, l'animation du cinéaste déploie des visuels digne d'un cauchemar éveillé, viscéral, un livre d'images qui semble tout droit sorti d'un conte morbide et terrifiant. Dérangeant dans ses visuels les plus marquants, Kill It and Leave this Town s'autorise de purs moments contemplatifs et oniriques, où le long-métrage se transforme en une balade romantique et poétique, sur fond d'une musique rock et punk, composé par Tadeusz Nalepa.
Kill It and Leave this Town tantôt dérange, tantôt émerveille dans son onirisme, mais il peut aussi laisser sur le bas-côté certains de ses spectateurs. Exigeant dans sa forme pas toujours facile à regarder, parfois flou dans son propos politique et social, sa narration expérimentale se basant sur des souvenirs et sur la psyché de son artiste, le premier long-métrage de Mariusz Wilczynski est une proposition d'auteur qui est faite pour diviser, pour mettre le spectateur dans une situation inconfortable, le conviant à un étrange voyage onirique, plus proche du trip sensoriel, autant dans son récit que dans sa forme, où le spectateur doit accepter de se laisser porter par les visions du cinéaste, sans trop chercher à comprendre ses métaphores sur le couple, l'enfance et son propos politique.
Cette forte identité de cinéaste est à la fois une grande qualité pour un premier film d'animation mais aussi son défaut principal. Kill It and Leave this Town nous met à l'épreuve au point de parfois nous perdre complètement. Il est parfois nécessaire d'accepter de se perdre dans une œuvre et de ne pas en saisir toute la symbolique pour pouvoir admirer la beauté de son animation plastique et artisanale, mais cet égarement peut devenir source de frustration lorsque survient cette impression de voir un auteur s'égarer dans son propre trip auquel on peut rester extérieur. Mais c'est aussi ce genre de constat qui fait d'une telle œuvre une véritable proposition d'auteur comme on en voit peu dans le paysage du cinéma d'animation actuel.
Aucune date de sortie de fixée pour le moment
" Kill It and Leave this Town est une œuvre d'art, un voyage onirique, poétique, romantique et dérangeant qui ne laissera pas de marbre et qui divisera son public. Une véritable proposition d'auteur qui s'impose comme l'une des créations les plus originales de cette édition digitale. "