Avec Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade
Chronique : Ce n’était pas calculé, mais le contexte politique et social dans lequel Tout Simplement Noir sort sur nos écrans lui offre une caisse de résonnance bien à propos.
Dissimulé derrière la fausse naïveté d’un docu-fiction potache, le film de Jean-Pascal Zadi fait rebondir sans que ce ne soit prémédité le mouvement Black Lives Matter aun cinéma.
Il suit un acteur sans grand talent mais déterminé à se faire connaitre en organisant une grande marche pour revendiquer la reconnaissance et une meilleure visibilité de la communauté noire en France.
A travers ses maladresses et ses contradictions, JP se joue avec humour et plus de subtilité qu’il n’y parait des clichés sur le communautarisme, bien épaulé par une floppée de guest prestigieux qui pousse à fond la carte de l’auto-dérision sans avoir peur d’écorner leur image. On sortira du lot Fary, qui va sans doute le plus loin dans la composition masochiste, mais aussi Lucien Jean-Baptiste ou Eric Judor. Cette succession de vedettes jouant leur propre rôle est à la fois la force et la limite de Tout Simplement Noir qui n’échappe pas tout à fait à l’écueil du film à sketchs, parfois inégal et pénalisé par quelques longueurs.
Mais il suffit d’une scène filmée sans artifice, courte et saisissante, pour le recentrer aussitôt vers son message politique et relancer le très sérieux débat sur les violences policières.
Culotté et sacrément d’actualité, Tout Simplement Noir porte avec intelligence son message anti-racisme. Simplement réussi.
Synopsis : JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant…