Invisible man

Invisible manMad man
Le film démarre sur les chapeaux de roue. Une femme dans une maison en bord de mer, sublime quoique glaciale, s’extrait du lit conjugal en pleine nuit veillant à ne pas réveiller son conjoint et s’évade de chez elle comme on s’évade d’une prison. Détournant les caméras de surveillance de cette maison bunkerisée, elle réveille tout de même son mari qui part à ses trousses. Hanté par ce conjoint contrôlant ses moindres faits et gestes, elle est soulagée lorsqu’elle apprend son décès quelques jours après sa fuite. Mais l’homme, un monstre narcissique, va la poursuivre de sa folie vengeresse ; ce tyran va prendre une forme que le titre annonce déjà.Parabole autour d’un thème d’actualité, ce film fait référence aux violences faites aux femmes et à ces hommes tyranniques, bien sous tous rapport, qui persécute leurs compagnes (parfois jusqu’à les tuer) sans que l’entourage s’en aperçoive… voire parce que l’entourage complice ferme les yeux.Tourné comme un film d’épouvante dans son entame, il plaira par contre plutôt aux amateurs de thriller et de suspens à l’ancienne. Mise à part des trouvailles visuelles intéressantes, rien de neuf. Mais le tout est rusé et palpitant, surtout lorsqu’il manie avec une malice (convenue tout de même) le hors champ pour faire monter la tension. Dans ses entrebâillements de portes ou ces murs blancs, on se prend à voir aussi l’homme invisible. Donc çà se regarde comme une gourmandise, çà tombe bien, c’était mon retour au ciné après 3 mois de disette.Par contre, il aurait gagné en efficacité s’il avait été plus concentré dans sa partie centrale qui joue de répétitions ; pour terminer par un triple climax un peu trop vite expédié. On peut regretter aussi un scénario de contextualisation de la situation un peu tiré par les cheveux ; mais comme souvent dans ces films de genre, ce sont les invraisemblances scénaristiques qui pèsent lourd dans la balance (le mail à la sœur que cette dernière prend au premier degré, photos du corps du tyran suicidé que le frère sort comme d’un chapeau, les caméras ont disparu de la maison dans le final sinon le climax ne fonctionne pas,…).A voir tout de même pour les amateurs du genre car le tout a une bonne tenue et Elizabeth Moss assure sa partition avec justesse.
Sorti en 2020
Ma note: 13/20