Nous les chiens (The Underdog)
Réalisé par : Oh Sung-yoon, Lee Choon-Baek
Avec les voix de : Claire Tefnin, Pierre Le Bec, Pierre Lognay
Date de Sortie : 22 Juin 2020
Durée : 1h 42min
Synopsis :
Le chien est le meilleur ami de l'homme. Affectueux, fidèle... mais lorsqu'il vieillit ou se comporte mal, il est parfois abandonné comme un mouchoir souillé. Et lorsqu'il se retrouve seul face à la nature, l'instinct animal et l'esprit de meute reprennent le dessus. Solidaire, déterminée, notre petite bande de chiens errants va peu à peu réapprendre à se débrouiller seule. Et découvrir la liberté, au cours d'un extraordinaire voyage.
Le cinéma n'est pas qu'un art de divertissement, il est à la fois la voix de cinéastes mais aussi d'idéologies. C'est ici le cas d'un film d'animation qui ne bénéficie pas d'une publicité monstrueuse malgré le beau message qu'il véhicule.
Sorti en 2020 en France, " Nous, les chiens " est un film d'animation coréen réalisé par Lee Choonbaek et Oh Seong-Yun. Il conte l'histoire de Bongji, un jeune chien qui se fait abandonner par son maître dans la forêt après quelques années de bonheur. Il rencontre ainsi une meute de chiens errants et va devoir lutter pour survivre à la recherche de nourriture et face aux attaques féroces de chasseurs de chiens.
Attendrissant, cru, violent bien que parfois enfantin, ce long métrage mêles cependant plusieurs thèmes d'actualité, notamment en ce qui concerne la maltraitance animale. Le spectateur découvre avec Bongji un monde révoltant et dénué d'amour envers la race canine. Le canidé protagoniste est un chien naïf qui au fur et à mesure des découvertes va prendre conscience de la dureté du monde dans lequel il vit et va devoir s'adapter et adapter son caractère à celui-ci afin de survivre et guider ses amis canins. Si le concept narratif n'est pas très original, l'on retient surtout l'intention presque pédagogique des cinéastes à travers leur personnage et leur œuvre.
Critique d'une société de consommation confondant avec stupidité la vie d'un être vivant avec celle d'un objet cassé, l'œuvre tente avec panache de retracer la vie de chiens errants, tout en romançant, faisant de ces chiens, des personnages assez caricaturaux avec des caractères très humains. Ainsi, malgré leurs nombreuses mésaventures, ces êtres sont poussés par l'espoir d'une vie meilleure et méritée. Le scénario ne brille donc pas de part son originalité Le périple qu'ils entament pour y arriver nous fait passer par diverses émotions rendant compte des dangers sauvages mais aussi de la ville et de la place presque étouffante de l'Homme dans un monde naturel de plus en plus étroit.
Le message profondément écologiste n'en reste pas moins humaniste, proposant ainsi une vision partagée et non manichéenne de l'Homme et de ses actions.
De plus, l'œuvre reste tout de même assez enfantine au travers d'actions et de scènes burlesques qui malgré la qualité du film, peuvent parfois laisser perplexe. L'animation aussi reste très surprenante au regard de la qualité visuelle apportée par les films d'animations européens, nippons ou américains. Ici, les réalisateurs nous offrent un autre point de vue artistique, pas toujours sympathique pour la rétine, notamment au travers d'un 3D assez perturbatrice mais avec toutefois un parti pris artistique intéressant, basé sur une colorimétrie pastelle et une utilisation symbolique des lumières. Rarement dans le grandiose et le détail foisonnant à la " Ghost in the Shell ", " Nous, les chiens " semble uniquement se concentrer sur le fond de son histoire, sur ce qu'il a à raconter. C'est un film rafraîchissant à défaut d'être une grande œuvre. C'est un film profondément vrai et intelligent qui a le mérite de tenter des choses et d'être ouvert à différents publics (jeunes ou adultes). Bref, c'est un film qui mérite d'être découvert par le plus grand nombre et qui ravira petits et grands malgré ses " nombreux " défauts.
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