Angélique et le Roy (1965) de Bernard Borderie

Après le succès de "Angélique, Marquise des Anges" (1964) suivi tout aussi impressionnant de "Merveilleuse Angélique" (1965), Bernard Borderie poursuite les aventures de la belle rousse en enchaînant aussitôt avec ce troisième film adapté du roman éponyme (1959) de Anne et Serge Golon qui suit logiquement la chronologie de la saga. Par contre, cette fois le cinéaste co-signe le scénario avec une équipe un peu différente, car si on retrouve en co-scénariste Francis Cosne, Claude Brulé quitte la saga et est remplacé par Alain Decaux, journaliste qui a marqué plusieurs génération grâce à ses émissions radiophoniques sur l'Histoire qui avait déjà co-signé un précédent film 'Climates of Love" (1962) de Stellio Lorenzi et qui écrira également le film "Les Misérables" (1982) d'un certain Robert Hossein alias Joffrey de Peyrac...

Angélique et le Roy (1965) de Bernard Borderie

De par son mariage avec son cousin Philippe de Plessis-Bellière, Angélique a retrouvé son rang er la cour de Versailles. Bientôt, le roi Louis XIV propose un marché à Angélique, accepter une mission diplomatique auprès du Bey, ambassadeur de Perse, en échange de quoi elle retrouvera les biens qui avaient été confisqué à la mort de Joffrey de Peyrac. Mais le Bey s'avère être un être aussi abject que ténébreux... Angélique est toujours incarnée par la pulpeuse Michèle Mercier qui retrouve son roi Jacques Toja/Louis XIV et Jean Rochefort/Desgrez, mais aussi un certain Robert Hossein/Joffrey de Peyrac. Plusieurs nouveaux protagonistes entrent en scène avec Sami Frey dont le premier film était "Pardonnez nos Offenses" (1956) de Robert Hossein, et qui sera particulièrement remarqué pour des films comme "La Vérité" (1960) de Henri-Georges Clouzot et "Bande à Part" (1964) de Jean-Luc Godard, Estella Blain vue dans les films "Les Fruits Sauvages" (1954) de Hervé Bromberger et "Les Dragueurs" (1959) de Jean-Pierre Mocky, et Michel Galabru alors tout auréolé du succès "Le Gendarme de Saint-Tropez" (1964) de Jean Girault et qui incarne Bontemps, le confident du roi. Dans des rôles de figuration et caméos on peut citer Jean Lefebvre (autre gendarme !) et Dominique Zardi... Le premier film était plutôt réussi et même si c'est un peu trop arasé vers la bleuette le contexte historique et la reconstitution d'époque agit à plein régime, le second film est une plus grande déception avec trop de maladresses et d'intrigues multiples pas toujours maîtrisées.

Angélique et le Roy (1965) de Bernard Borderie

Ce troisième film revient à de meilleurs desseins et notamment en suivant une ligne directrice plutôt que d'accumuler les intrigues à grande vitesse. Un scénario clairement mieux structuré que le précédent, l'atmosphère ambiant est aussi plus sombre et se rapproche là plus du réalisme des romans. On retrouve aussi de grands noms avec Bontemps, Colbert, La Voisin, Marie-Thérèse... qui renvoient tous à un rapport logique et historique avec les aventures de Angélique. Bontemps est le maître des secrets de Louis XIV, Colbert demeure le grand ministre du roi, et surtout La Voisin qui annonce le terrible scandale de l'affaire des poisons. La visite de l'ambassadeur de Perse est fictive mais renvoie pourtant à un réel fait puisqu'il il y a bel et bien cette visite mais en 1715. Les aléas de l'Histoire se marie idéalement au destin toujours aussi tragique et romanesque de la Marquise. Le retour presque fantomatique de Joffrey de Peyrac ajoute encore à l'intérêt tout particulier de cet épisode. En conclusion, ce 3ème film est sans doute le meilleur de la saga, le dosage entre action, amour, intrigues de cour et violence en fait le film le plus fidèle aux oeuvres littéraires du couple Golon. Un bon moment.

Note :

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