5ème long métrage de Jan Kounen seulement depuis l'excellent et culte "Dobermann" (1997), et cette fois il aborde la comédie classique à la française ce qui peut surprendre au vu de sa filmo composé d'un western mystique "Blueberry, l'Expérience Interdite" (2004), une satire caustique "99 Francs" (2007) et un biopic amoureux "Coco Chanel et Igor Stravinski" (2009). Ce projet est écrit par Fabrice Roger-Lacan auque on doit les scénarios de films comme "Adolphe" (2002) de Benoît Jacquot, "Akoibon" (2005) de Edouard Baer, "Je n'ai Rien Oublié" (2011) de Bruno Chiche ou encore (2016) de Nicolas Benamou. Jan Kounen a collaboré au scénario sans être crédité, ainsi que l'acteur principal Vincent Lindon qui semble donc s'être particulièrement investi. A noter que la promo du film a tourné malencontreusement autour du clash qu'il y a eu sur le tournage entre Lindon et son partenaire François Damiens, avant une explication et une réconciliation qui aurait remis les pendules à l'heure... Pierre dirige une grande firme familiale, délaissant sa famille obnubilé par son travail et la réussite de l'entreprise. Pour investir et grandir encore il a pourtant besoin d'une signature, celle de son cousin Adrien dont il était proche jadis et qui détient 18% du capital. Mais tout ne vas pas se passer comme prévu, Adrien en profite pour renouer avec son cousin, mais Pierre a bien changé...
Le magnat est incarné par Vincent Lindon qui revient à la comédie après (2018) de Stéphane Brizé et "Dernier Amour" (2019) de Benoît Jacquot, le cousin en question est interprété par François Damiens qui apparaissait dans "Les Enfants de Timpelbach" (2008) de Nicolas Bary écrit par Fabrice Roger-Lacan et en salle actuellement dans "Le Bonheur des Uns..." (2020) de Daniel Cohen. Ils sont entourés de Pascale Arbillot qui retrouve Vincent Lindon après "Toutes nos Envies" (2011) de Philippe Lioret et en salle actuellement dans "Les Apparences" (2020) de Marc Fitoussi, Alix Poisson vue dernièrement dans (2018) de Xavier Gens, Eric Laugérias membre iminent de l'émission radio Les Grosses Têtes qui retrouve Jan Kounen après son court "Capitaine X" (1994) et qui n'était pas apparu sur grand écran depuis "Les Reines du Ring" (2013) de Jean-Marc Rudnicki, Dominique Bettenfeld qui est de quasi tous les films de Jan Kounen mais aussi chez Jean-Pierre Jeunet comme "Micmacs à Tire-Larigot" (2009) dans lequel jouait également Alix Poisson, puis citons Catherine Davenier qui retrouve Lindon après "Ma Petite Entreprise" (1999) et "Le Frère du Guerrier" (2002) tous deux de Pierre Jolivet, retrouve Kounen après "Coco Chanel et Igor Stravinsky", et retrouve Pascale Arbillot après "Les Apparences"... Ce film est à l'image de 99% de la comédie française depuis déjà trop d'année : des idées, des acteurs, du potentiel mais le tout parasité par les bons sentiments dégoulinants, la morale bien pensante et un milieu bien bourgeois à la parisienne. À quand un retour à la grande comédie populaire où le seul but est de faire rire du début à la fin ?! Jan Kounen s'y essaie donc, et au vu de "99 Francs" le film le plus "comique" de sa filmo on pouvait espérer un peu d'audace mais pas du tout.
"Mon Cousin" est à l'image du titre, sans imagination, convenu et archi classique. Un duo, l'un est plutôt coincé avec un balai dans le cul, l'autre est forcément un peu cinglé et libertaire et s'ils ne peuvent pas se piffrer au début on devine d'ores et déjà la mécanique du récit, un canevas qui nous rappelle entre autres les films de Francis Veber. Heureusement on adore les acteurs, Lindon est une fois de plus excellent (bien aidé par son clash avec Damiens sur certains passages à n'en pas douter !), Damiens est génial mais pas tout à fait ici où il semble parfois trop engoncé dans un personnage finalement aussi "carré" que son cousin, mention spéciale pour la performance de Alix Poisson. Le réalisateur signe une comédie qui n'a rien d'une catastrophe, ça se regarde comme on dit, il y a même 2-3 séquences franchement réussies (la volée d'oiseaux avec l'hélico, l'exécution par arme à feu...) mais, si on a l'impression de voir un bon film bien fait techniquement il manque de chair et surtout on a aussi l'impression d'avoir déjà vu le film tellement de fois ! Pour terminer, on constatera qu'il y a à la production la société Eskwad de Richard Grandpierre, à qui on doit les excellents et audacieux films comme "Irréversible" (2002) de Gaspard Noé ou (2008) de Pascal Laugier, mais qui a depuis clairement changé son fusil d'épaule en se spécialisant dans la comédie dans ce qu'il y a de pire de "Safari" (2009) à "Just a Gigolo" (2019) en passant par ou (2016) soit quasiment que des films avec Kad Merad signé par son acolyte Olivier Baroux... De là à dire qu'il faudrait boycotter les productions Eskwad (?!)... En conslusion, Kounen signe une comédie basique, sans grand intérêt car interchangeable trop aisément, mais ce n'est pas non plus désagréable. Le parfait film "ça se regarde".