Écrire sur l’amour

écrireEt pour cela, se fier à Alexandra Sokoloff est un bon début. Écrire sur l’amour impose aussi une structure. Habituellement, une histoire parvient au lecteur sous la forme de trois actes en lesquels nous pourrions distinguer huit séquences.
On conçoit aisément une succession chronologique. Un auteur néanmoins peut jouer avec l’organisation des actes et des séquences s’il pense que son message passera mieux (Quentin Tarantino a déjà étudié cette façon de travailler son récit).

Ensuite, il faut opter pour une prémisse qui vous parle un peu. On écrit jamais aussi bien pour un lecteur lorsqu’on se sent soi-même concerné par les mots posés sur la page autrefois blanche. Outre qu’une prémisse possède sa propre structure (pour communiquer, autant que les choses soient bien organisées), on peut aussi considérer un mode d’argumentation de son discours qui permettra à l’auteur de légitimer ce qu’il a à dire à son lecteur, donc en quelque sorte non seulement de s’impliquer personnellement dans la production de son message mais d’y impliquer aussi son destinataire, le lecteur.

Écrire sur l’amour exige néanmoins des éléments et un agencement de ces éléments spécifiques. Écrire, c’est être en quête de quelque chose. Donc, d’être constamment aux aguets. Si vous êtes attirés par une romance par exemple, votre esprit sera tourné malgré vous vers les informations particulières qui pourraient vous aider pour cette histoire et son genre.

Le plus important néanmoins, souligne Alexandra Sokoloff, est que ce travail de mise au jour de quelque chose que vous portez en vous ait un effet puissant émotionnellement et spirituellement sur vous.

Des exemples à foison

Pour écrire des histoires comme celles qui vous touchent, vous devez examiner les histoires singulières qui vous émeuvent et comprendre ce que ces auteurs et cinéastes font pour obtenir l’effet qu’ils obtiennent. La méthode serait alors d’identifier l’effet recherché et de remonter à rebours les événements du récit qui ont abouti à cet effet.

Vous allez donc faire beaucoup de listes : des listes de vos films préférés, des listes de héros et d’héroïnes, des listes de vos fins préférées. Dans un mystère, le jeu est Whodunit ? Vous allez jouer avec les attentes d’un lecteur et le mener sur toutes sortes de fausses pistes avec des diversions afin qu’il soit constamment dans la peau du héros ou de l’héroïne en essayant de résoudre l’énigme posée.

En amour, la romance possède elle aussi ses conventions. Le jeu dans ce genre est souvent de montrer, à travers le héros ou l’héroïne, comment nous sommes presque toujours nos propres pires ennemis en amour, et comment nous dressons toutes sortes d’obstacles sur notre chemin pour nous empêcher d’obtenir ce que nous voulons.

Alexandra Sokoloff met cependant une condition dans l’écriture de romances. Comprendre un genre (quel qu’il soit, d’ailleurs), c’est d’abord l’apprécier soi-même avant de tenter de le faire apprécier à un lecteur. Et si vous ne spécifiez pas ouvertement la romance comme genre de votre récit parce que votre histoire ne l’exige pas, l’amour pourrait alors occuper une intrigue secondaire. Dans une enquête par exemple, rien n’interdit que deux enquêteurs vivent parallèlement à l’enquête (au cœur du récit) une histoire d’amour. Celle-ci pourrait d’ailleurs expliquer certaines prises de position ou de décision des personnages dans l’intrigue principale.

Trouvez vos références

Si vous prenez le temps de lister, d’étudier et d’analyser les quelques livres et films qui vous ont le plus marqué personnellement, ou qui sont structurellement similaires à l’histoire que vous écrivez, ou les deux, c’est là que vous commencez vraiment à maîtriser votre art, constate par expérience Alexandra Sokoloff.

Analyser ces récits vous aidera à réfléchir à vos propres versions de scènes et à l’architecture du récit qui fonctionnent dans les histoires de votre liste ; cela vous aidera à comprendre comment votre histoire particulière fonctionnera. Et cette analyse vous permettra d’intégrer la structure de l’histoire dans votre tête, de sorte que la construction d’une histoire devienne un processus amusant et naturel pour vous.

Ainsi, Alexandra Sokoloff suggère de préparer au moins quatre listes :

  • Une liste de vos 10 livres ou films préférés
  • Une liste de 10 héros et héroïnes
  • Une liste de 10 méchants de l’histoire qui vous ont le plus marqués
  • Une liste de 10 dénouements (ou peut-même de 10 climax) que vous auriez aimé écrire.

Et honnêtement, lorsque vous faites ces listes pour la première fois, il est souvent plus utile d’écrire les dix premiers films et livres qui vous viennent à l’esprit, quel que soit le genre. Si vous le faites rapidement et sans y penser trop consciemment (c’est un brainstorming), vous risquez de vous rendre compte de quelque chose que vous n’avez jamais réalisé à propos de ce que vous écrivez, a tout autant remarqué Alexandra Sokoloff par expérience.

Nous continuerons de découvrir la pensée d’Alexandra Sokoloff dans de prochains articles. En attendant, prenez le temps de considérer que Scenar Mag a aussi besoin de vous. Vous nous appréciez, vous nous le dites et Merci sincèrement pour cela. Nous avons besoin de vos dons pour persévérer à vos côtés dans une volonté de partage de connaissances. Les informations que nous jugeons pertinentes pour vous aider dans vos projets d’écriture, d’autres vous les monnaient sous différentes formes. Vous choisissez. Mais néanmoins, aidez-vous en nous aidant. Faites un don de quelques euros (100% de vos dons servent au fonctionnement de Scenar Mag. C’est vous qui en profiterez. Ne restez pas indifférents). Merci