SYNOPSIS: Claude a tout réussi dans sa vie : son mariage, sa carrière... Maire de sa ville, il se destine à devenir sénateur. Pour Lucas, son petit-fils adoré, la vie est bien moins souriante : ses parents divorcent, il n'est pas bien dans sa peau, et il accuse un jour son grand-père de viol...
Librement inspirée de l'affaire Iacono, la mini-série Le mensonge débarque ce soir sur France 2. Ladite affaire avait défrayé la chronique il y a plusieurs années lorsque Christian Iacono, maire de Vence, s'était retrouvé accusé de viol par son petit-fils. Au fil des auditions et des expertises Christian Lacono avait tantôt été emprisonné, tantôt relâché, le temps de faire toute la lumière sur cette histoire. Condamné pour les faits qui lui étaient reprochés, Christian Iacono avait finalement été innocenté après des années de bataille et une vie gâchée lorsque son petit-fils, devenu adulte, s'était rétracté en avouant l'invention des accusations.
Dans Le Mensonge c'est le grand Daniel Auteuil qui se glisse dans la peau de Christian Iacono ; la mini-série marque d'ailleurs son retour à la télévision après quelques décennies d'absence. Il porte le programme en compagnie de Benjamin Bellecour, Charlie Bruneau, Alex Terrier-Thiebaux (pour la version enfant de Lucas, le petit-fils), Victor Meutelet (pour la version adulte de Lucas) ou encore Grégoire Bonnet...un casting convaincant au service d'une histoire à l'écriture efficace.
La série se déroule, tout comme l'affaire dont elle est inspirée, sur une longue période ce qui réhausse grandement l'enjeu de départ. Nous ne rentrerons pas dans le détail de son traitement afin de laisser aux téléspectateurs l'effet de surprise mais ce qui fait le sel de la série, au-delà de son contenu primaire lié aux accusations de pédophilie (ce qui en soi n'est pas particulièrement original) est le traitement du mensonge de Lucas. La série porte donc particulièrement bien son titre. Ici nulle bataille avec à la fin un coup de théâtre où la victime présumée se rétracte à cinq minutes du générique de fin, laissant le spectateur avec pour seule conclusion " bon, une vie gâchée à cause d'un mensonge ", non...ici le mensonge est amené, développé, prend le temps d'être désamorcé...la série y tire son épingle du jeu. L'empathie pour les personnages au cœur de la tempête est immédiate, au même titre que l'intrigue capte facilement notre attention. Télévision oblige, l'affaire présentée à l'écran est parfois enrobée de beaux moments écrits pour faire davantage fictionner l'ensemble, enlevant du même coup la subtilité du traitement mais sans jamais en casser son efficacité ou sa pertinence.
Eu égard à la durée de l'affaire, la série s'étend, comme nous l'évoquions, sur une longue période, incorporant de fait beaucoup d'ellipses. Si l'ensemble est toujours aisé à suivre il est parfois plus difficile de ressentir avec justesse le nombre d'années qui s'écoulent réellement, la croissance de Lucas étant le principal repère objectif du fossé qui se creuse et du temps qui passe.
Construite sur quatre épisodes, Le Mensonge est une mini-série de qualité mais aussi probablement, de par son enjeu, d'utilité publique. Si le but n'est évidemment pas de minimiser les accusations de viol formulées par un enfant, elle montre de façon effrayante les dérives occasionnées par de fausses accusations ainsi que celles du système judiciaire lorsque la machine s'embraye.
Crédits: France 2