Encore un bel acteur qui s'en va... Wladimir Yordanoff, acteur spécialiste des seconds rôles marquants est mort ce 06 octobre 2020 à l'âge de 66 ans.
Né en 1954 à Monaco, le jeune Wladimir est le fils du violoniste Luben Yordanoff (premier violon solo de l'Orchestre de Paris). Il entre au Conservatoire et monte très vite sur les planches débutant notamment dès 1974 dans "Troïlus et Cressida" d'après Shakespeare mis en scène par Stuart Seide pour qui il jouera encore plusieurs années.
Après des années au théâtre, il apparaît pour la première fois à la télévision dans un téléfilm en 1979, puis logiquement débute au cinéma avec un petit rôle dans "Danton" (1983) de Andrzej Wajda, après quoi il enchaîne cette même année avec "L'Amie" (1983) de Margarethe Von Trotta et "Un Dimanche de Flic" (1983) de Michel Vianey.
Désormais surtout pris par le cinéma il commence à choisir ses films avec soin. Il inspire les polonais avec "L'Amour Braque" (1985) de Andrzej Zulawski, puis retrouve Wajda pour "Les Possédés" (1988).
Il commence à se faire nom, à se faire connaître du grand public mais ne délaisse pas pour autant le théâtre qui reste sa priorité. Il joue aussi dans le succès populaire "Hiver 54 - l'Abbé Pierre" (1989) de Denis Amar, joue dans la production internationale "Vincent et Théo" (1990 - ci-dessous à gauche) de Robert Altman.
Un tournant dans sa carrière arrive ensuite, d'abord via une pièce de théâtre avec la pièce "Un Air de Famille" en 1994 signée du duo Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Le succès est telle qu'une adaptation sur grand écran suit avec "Un Air de Famille" (1996 - ci-dessus et ci-dessous) écrit par le même duo et réalisé par Cédric Klapisch, dans lequel Wladimir Yordanoff reprend son rôle. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous et donne une vitrine inédite à l'acteur qui devient un acteur connu et reconnu pour le cinéma.
Il revient sur grand écran avec "Le Goût des Autres" (2000 - ci-dessous) de Agnès Jaoui qui lui offre un rôle savoureux de snob gay.
Toujours aussi éclectique il aborde la comédie avec "3 Zéros" (2002 - ci-dessous) de Fabien Oteniente suivi de "L'Auberge Espagnole" (2002) de Céric Klapisch qui lui permet de renouer avec un nouveau succès populaire même s'il reste abonné aux seconds rôles.
Le 21ème siècle débute sous les meilleures auspices, l'acteur tourne de plus en plus et sa popularité n'est plus à démontrer.
Pêle-Mêle, citons "Nathalie" (2003) de Anne Fontaine, "Je vous Trouve très Beau" (2005) de Isabelle Mergault, "Mon Colonel" (2006) de Laurent Herbiet, "Prête-Moi ta Main" (2006) de Eric Lartigau, "Le Hérisson" (2009 - ci-dessous) de Mona Achache, "Une Petite Zone de Turbulence" (2010) de Alfred Lot...
Il participe au casting quatre étoiles du drame policier (2011 - ci-dessous) de Maïwenn dans lequel il incarne un commissaire qui chapote le service des moeurs. Il passe d'un genre à l'autre, du drame avec "Présumé Coupable" (2011) de Vincent Garenq, comédie avec "Pauline Détective" (2012) de Marc Fitoussi...
Il continue aussi régulièrement à jouer à la télévision et surtout au théâtre qui lui apporte une reconnaissance différente. Entre autre, après une nomination au Molière du comédien pour la pièce "Coriolan" (2009) d'après Shakespeare, il obtient enfin la statuette du Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé pour "Qui a Peur de Virginia Woolf ?" (2016) d'après Edward Albee.
Après quelques années sans grand écran il revient pour le drame historique (2019 ci-dessous) de Roman Polanski sur l'affaire Dreyffus, il joue ensuite le grand-père dans "L'Aventure des Marguerite" (2020) de Pierre Coré qui reste son dernier film à ce jour.
On reverra l'acteur une ultime fois à titre posthume, ce sera pour la suite prometteuse "OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire" (2021) de Nicolas Bedos dans lequel il retrouve Jean Dujardin après "J'Accuse" et dans lequel il reprend le rôle du supérieur tenu auparavant par Pierre Bellemare.
Wladimir Yordanoff a succombé à un cancer fulgurant ce mercredi 06 octobre 2020 à l'âge de 66 ans.