" Par le scénariste d'Inspecteur Barnaby ". Alors, de deux choses l'une, soit vous êtes archi fan de Barnaby, et la review qui suit vous sera tout à fait accessoire, soit vous aurez envie de prendre vos jambes à votre cou... et vous auriez assurément tort. D'abord, parce que Les Enquêtes du commissaire Van Der Valk may be british MAIS ne se déroulent pas en Angleterre my dears, no, no ! Mais surtout, parce qu'elles se déroulent à Amsterdam.
La géographie, ça ne fait pas tout, nous direz-vous. Et pourtant... si. Amsterdam, ses canaux, ses vélos... ses remous et ses secrets. Ville à l'allure aussi pépère que cosmopolite, encline à tous les excès, Amsterdam offre un terrain de jeu inédit aux criminels les plus inventifs. Un écrin déconcertant pour les meurtres les plus sanglants, les plus intimes... et les drames les plus insoupçonnables. Drogue, sexe, politique, réseaux sociaux, art et spiritualité, tout se mélange dans un macabre pêle-mêle qui se laisse contempler avec une certaine fascination. On lorgne tranquillement du côté des scandinaves pour le côté thriller on the rocks, mais en moins glauque, et les plus accros aux polars reconnaîtront les ficelles du genre avec le sourire du connaisseur.
Au-delà de la ballade touristique, c'est Van Der Valk lui-même, campé par Marc Warren, le nouveau visage de la série, qui suscite l'intérêt. Son hostilité affichée envers le petit nouveau, Job Cloovers ( Elliot Barnes-Worrell), un indécrottable geek, sa relation ambigüe avec celle qui lui fait office de bras droit, Lucienne Hassell ( Maimie McCoy), son agacement loin d'être inaffectueux envers le dilettante Brad ( Luke Allen-Gale) et son légiste Hendrik ( Darrell D'Silva), jusqu'à son Q.G., un bar de quartier tenu par l'indétrônable Cliff ( Mike Libanon), tout concourt à cristalliser notre intérêt autour de cette équipe disparate, souvent en bute avec leur supérieure, Julia Dahlman ( Emma Fielding), avec laquelle Van Der Valk semble avoir un passif... mais lequel ? Les épisodes sont parfaitement calibrés, entre prologues à la fois concis et glaçants, enquête de terrain, brainstorming, pancakes et arme au poing. La mise en scène alterne entre investigation laborieuse, presque indolente par moments, et moments de tension extrême. Nerveux et profond, décomplexé et plein de tabous, cette série métisse les codes du genre avec subtilité, et une dérision assumée quant à ses contradictions : " on est à Amsterdam ".
Remake 2.0 de la série à succès produite par ITV entre 1972 et 1992 - à laquelle il est fait subtilement référence dans l'épilogue musclé qui met toute l'équipe sur le pont - il est disponible en dvd depuis le 6 octobre 2020, édité par L'Atelier d'Images. Les trois épisodes de cette première saison, préalablement diffusés sur France 3, viennent rejoindre leur catalogue qui ne cesse de s'enrichir, tant en termes d'éditions collectors aux contenus inédits (on pense fort à Mystery Men) que de séries pépites ( Brokenwood, Mystery Road, Victoria...). Un excellent trio d'enquêtes, lesquelles baignent dans une ambiance savamment distillée, que l'on aura plaisir à regoûter encore, à la (re)découverte d'une ville en clair-obscur, à laquelle Van Der Valk n'a pas fini de faire avouer tous ses secrets... même les plus inavouables.
Les Enquêtes du commissaire Van Der Valk
Saison 1 - 19,99€
3×90 min environ : Amour à Amsterdam (réal. Colin Teague), Extase à Amsterdam (réal. Max Porcelijn), Mort à Amsterdam (réal. Jean Van de Velde)
Bonus : Entretien avec l'équipe de la série
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