Après la folie de la série TV "Connasse" (2013-2015) adapté sur grand écran avec "Connasse, Princesse des Coeurs" (2015) co-signée avec Eloïse Lang, la cinéaste Noémie Saglio semble poursuivre vers une thématique récurrente, à savoir les liens familiaux qu'elle a pu aborder déjà sous d'autres angles avec ses films "Toute Première Fois" (2015) co-réalisé avec Maxime Govare et "Telle Mère, Telle Fille" (2017) qui est son premier film en solo. Ainsi l a cinéaste aborde une nouvelle fois la question de la famille sous divers points de vue grâce à la ruche des parents d'élèves qui permet de montrer les différents profils, des familles monoparentales aux couples gays en passant par la famille dîte "normale". Pour le scénario la cinéaste collabore avec une équipe hétéroclyte avec Alice Girard scénariste pour la première fois mais productrice expérimentée de (2012) de Michael Haneke à "#Jesuislà" (2020) de Eric Lartigau en passant par "Tonnerre" (2014) de Guillaume Brac ou (2016) de Bertrand Bonello, Marinette Lévy qui a surtout travaillée pour quelques séries TV, puis Mathias Gavarry qui est auteur des médiocres "Gaston Lagaffe" (2018) de Pierre-François Martin-Laval et "Les Blagues à Toto" (2020) de Pascal Bourdiaux, mais aussi des très bons "Volontaire" (2018) de Hélène Fillières et (2020) de Sophie Letourneur...
Vincent est baby-sitter du petit garçon Bart. Un jour la maman lui demande d'aller à sa place à une réunion parents-profs ce qu'il accepte bon gré mal gré. Mais une fois sur place il se fait passer pour le vrai père, ce qui le pousse petit à petit à intégrer le microcosme des parents d'élèves surtout après être tombé sous le charme de l'institutrice de Bart... Ce baby-sitter est incarné par Vincent Dedienne qui vit une année charnière après les films "Terrible Jungle" (2020) du duo Hugo Bénamozig-David Caviglioli et "Effacer l'Historique" (2020) du duo Gustave Kervern-Benoît Delépine. L'institutrice est interprétée par Camelia Jordana n'est pas en reste après l'avoir vue dans "La Nuit Venue" (2020) de Frédéric Farrucci et "Les Choses qu'on Dit, les Choses qu'on Fait" (2020) de Emmanuel Mouret. Le petit Bart est joué par le jeune Oscar Pauleau aperçu dans "Beaux-Parents" (2019) de Hector Cabello Reyes, sa maman étant jouée par Anne Charrier vue dans "L'Aventure des Marguerite" (2020) de Pierre Coré. Ils sont entourés entre autre de Samir Guesmi toujours aussi prolifique après des films comme "Au Nom de la Terre" (2019) de Edouard Bergeon et "Notre Dame" (2019) de Valérie Donzelli, puis Alix Poisson en salle en ce moment avec (2020) de Jan Kounen... Sur les grandes lignes cette comédie n'a rien d'innovant, le scénario suit un canevas éculé où le "père" est plus intétessé par la maîtresse et le "fils" qui a aussi ses déboires scolaires. Les idées de Noémie Saglio (ne pas faire du héros un "gamin attardé", "qui se pose tellement de questions qu'il est à l'arrêt"...) ne convainc jamais, trop peu exploitée.
Par contre, la réalisatrice joue sur d'autres détails qui permettent des gags et des rebondissements savoureux et/ou qui nous rendent les personnages (surtout les seconds rôles !) particulièrement attachants. Ainsi Vincent demeure bel et bien un adulte immature mais dont la confrontation avec le monde des parents crée un décalage souvent drôle, mais surtout ce sont les petits trucs en arrière-plan qui fonctionnent merveilleusement bien. Par exemple on peut alors s'amuser des réactions en second plan d'un papa mysogine, des répliques hors sujet d'une maman très tête en l'air, des hypocrisies inter-parentales... etc... Par contre on sent que la cinéaste manque parfois d'inspiration, comme le petit passage elliptique symbolisant une période de bonheur routinier sans parole ou la séquence de la boum un peu longuette, deux passages qui ne servent qu'à meubler afin de pouvoir atteindre une longueur honorable d'un long métrage, pour seulement 1h30 toutefois. Néanmoins, le rythme est bien géré, Camélia Jordana est charmante, Anne Charrier est touchante, Alix Poisson est d'une justesse de tous les instants, et Vincent Dedienne est le célibataire un peu paumé à la fois copain idéal et adulte qui se cherche encore. Noémie Saglio est loin de renouveler le genre, la dernière scène est tirée par les cheveux et un peu trop dégoulinante mais, mine de rien, on s'y fait prendre car... C'est trop mignon ! Une comédie familiale qui donne le sourire ce qui est déjà un atout majeur. Note clairement indulgente, mais c'est aussi un très bon moment, divertissant et marrant malgré ses défauts qui sont souvent rédhibitoires dans d'autres films. Un bon moment.