Nouveau film signé Netflix, Enola Holmes est une réalisation basée sur la série de romans policiers jeunesse de l'auteur Nancy Springer qui a elle-même repris l'essentiel des personnages des romans d'Arthur Conan Doyle en y ajoutant une nouvelle protagoniste : la sœur cadette de Mycroft et Sherlock, la jeune détective Enola Holmes.
L'histoire reprend la base du premier roman La double disparition où la jeune Enola, le jour de ses 16 ans (14 ans dans le récit originel) se réveille dans une maison où sa mère à disparu. Proche de sa mère, éduquée par elle, élevée et choyée par sa présence va décider, contre l'accord de ses frères et révulsée par l'avenir qu'ils lui proposent, de partir à sa recherche. Une première enquête menée et une seconde va se présenter à elle sous les traits du jeune lord de Tewkesbury.
L'ensemble du film est narré par des interventions de la protagoniste principale à la caméra pour parler aux spectateurs. Cette présentation très particulière à tendance à agacer un peu car finalement trop présente, peu subtile à certains moments et pourtant est un critère d'exécution pour faire avancer les personnages, relancer l'énergie d'Enola et finalement reste obligatoire pour arriver au bout de l'histoire. On se retrouve dans un film mélangeant le style " Sherlock " qui a fait ses preuves de nombreuses fois dans les films que dans les séries, les énigmes, le raisonnement mais en y ajouter un style adolescent où les sentiments sont exacerbés, une romance faite et évidente avec un jeune personnage féminin fort.
Le film porte la cause féministe à l'époque victorienne où toutes ont le droit à une éducation hors des conventions femmes / hommes, une personnalité propre et surtout une voix à porter aux scrutins. Ces aspects sont bien représentés par les deux personnages de la mère Eudoria Holmes incarnée par Helena Bonham Carter à la jeune Enola sous les traits de Millie Bobby Brown. Leur contestation se présente par un fort caractère, l'apprentissage des arts martiaux et enfin une forme de rébellion constante à tous les dictats de la société. L'approche est d'autant plus importante par la présence de Fiona Shaw dans le personnage de Mme Harrison tenant une pension pour jeunes filles, personnage froid, rigide et austère qui ne tient qu'à faire paraître.
Dans les personnages masculins, on retrouve Sherlock, interprété par Henry Cavill loin du personnage froid et distant pour un frère qui sous un masque est soucieux du bien être de sa sœur, fière de son évolution et de ses talents de détective. On reste loin de l'image de Sherlock connu et finalement il reste moins convaincant sous l'aspect présenté. Mycroft est surinterprété par Sam Claflin, rôle plus créer le déclencheur de la fuite d'Enola. Dommage de s'arrêter pour ces deux personnages clés à de telles présentations.
Un film sans plus, peut-être pour ravir le jeune public et surtout un film pour commencer une franchise. Il faut attendre la suite, on ne sait jamais...