[SƎANCES FANTASTIQUES] : #23. Ghostland

Par Fuckcinephiles

Copyright Mars Films


Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !

#23. Ghostland de Pascal Laugier (2018)
La campagne américaine, une grande maison flippante, un mystérieux camion à glace... lorsque le film arrive dans cette nouvelle maison en même temps que les personnages, l’inquiétude est déjà présente. Nos héroïnes, une mère brillamment interprétée par Mylène Farmer et ses deux filles Beth (Emilia Jones et Crystal Reed) et Vera (Taylor Hickson et Anastasia Philips), que l’on retrouvera respectivement en tant qu’adolescentes et adultes, se retrouvent prises au piège dans cette demeure.
Un début bien classique pour un film d’horreur, mais les apparences ne seraient-elles pas trompeuses ?
Pascal Laugier commence alors à nous emmener dans sa promenade macabre et déstabilisante, rappelant à bien des égards une structure de conte, avec ces deux sœurs unies par un destin tragique.

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Des décors au kitsch assumés, remplis de poupées et de bibelots glauques, le premier rôle de Mylène Farmer au cinéma, une grande ellipse temporelle… Que se passe-t-il réellement dans cette maison ?
La violence fait bien vite irruption dans le film, occasionnant des moments de tension rares.
La seule réalité devient alors cette des coups perçus et donnés pendant le film, avec une brutalité graphique dont il faut souligner l’efficacité. Face à l’horreur pure présentée dans les images, le spectateur n’a d’autre choix que de faire face, comme nos héroïnes impuissantes, à une histoire qui semble prévue d’avance.
Aussi frontal que dans Martyrs, Pascal Laugier sait cependant tempérer l’absolue violence parfois gore de ses images par un discours sensible autour de la puissance de la création. En effet, Beth est aussi une écrivaine gothique accomplie, d’inspiration Lovecraftienne, entretenant avec l’horreur métaphysique une relation toute particulière. Beth saura faire de son imagination et de son talent pour l’écriture une arme pour se sortir de sa situation. La catharsis finale dit forcément quelque chose de la puissance de l’art et de sa transposition dans la vie réelle.

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Assumant son kitsch et ses ficelles parfois évidentes, ce film polarisera forcément les avis, mais ravivera les amateurs de tension en huis clos autant que de poésie macabre.
Un must pour vos soirées d’octobre, surtout si les poupées glauques vous font flipper !

Léa