Troisième long métrage de Adam Randall qui semble avoir du mal à percer malgré deux premiers films prometteurs "Under Control" (2016) et "iBoy" (2017). Sur ce nouveau projet, au vu des moyens il semble pourtant que le cinéaste a encore l'appui des producteurs. Pour cette histoire qui mêle plus ou moins polar et paranormal le cinéaste co-signe le scénario avec Devon Graye qui signe son premier scénario après avoir été acteur notamment acteur aperçu dans des séries TV comme "Dexter" (2006-2007) ou "Mentalist" (2014), mais aussi sur grand écran comme dans les films "Legendary" (2010) de Mel Damsky, "13 Sins" (2014) de Daniel Stamm et "I Don't Feel at Home in This World Anyore" (2017) de Macon Blair...
Un inspecteur de police enquête sur la disparition d'un enfant qui semble correspondre à d'autres affaires. Dans le même temps, son couple est en crise et tandis qu'il enquête son épouse et son fils font face à des phénomènes étranges dans leur maison... Le couple est incarné par Helen Hunt, actrice dont l'apogée est déjà lointaine et qui est devenue rare, vue pourtant dernièrement dans "The Miracle Season" (2018) de Sean McNamara et "The Night Clerk" (2020) de Michael Cristofer, et Jon Tenney acteur de troisième voir quatrième rôle qu'on a pu voir dans des films comme "Tombstone" (1993) de George Pan Costamos, "Le Beau-Père" (2009) de Nelson McCormick ou "Legion" (2010) de Scott Charles Stewart. Le fils est joué par Judah Lewis vu dans "Demolition" (2015) de Jean-Marc Vallée et "Les Chroniques de Noël" (2018) de Clay Kaytis. On peut citer les collègues policiers sont interprétés par deux acteurs déjà vus en policiers récemment, Gregory Alan Williams dans "Brightburn" (2018) de David Yarovesky, et Erika Alexander vue dans (2017) de Jordan Peele. Enfin, dans deux rôles secondaires mais centraux, les jeunes Owen Teague remarqué dans le dyptique(2017-2019) de Andy Muschietti, puis Libe Barer vue surtout dans des séries TV dont "Parenthood" (2014-2015)... Le film prend en compte un terme encore peu connu chez nous, mais comme le "snuff movie" vers les années 1995-2005, cette nouvelle mode nommée phrogging (tout savoir ICI !), où l'art de s'infiltrer en secret dans un domicile à l'insu des proriétaires, risque de faire des émules notamment avec ce film. Mais si cet acte est au centre de l'intrigue il y a d'autres intrigues en parallèles ce qui paraît parfois un peu fouilli. Ainsi le film se scinde en deux, voir trois parties qui se distingue par l'échange de point de vue qui arrive comme un twist, attendu mais sûrement dévoilé trop vite.
L'histoire débute donc comme un simple polar, vire doucement en thriller, une once de paranormal avant de virer ensuite dans une sorte de melting-pot teinté de survival. Bref, c'est dense, semé d'idées audacieuses mais où tout semble parfois se bousculer plutôt que de s'imbriquer correctement. Il est clair que le premier twist arrive trop tôt et précipite la suite, notamment ce twist annonce d'emblée le second beaucoup plus logique. Le système du changement de point de vue aurait dû être dévoilé bien plus tard en insistant plus sur l'enquête policière et en parallèle la dimension paranormale. Pas de chance, Adam Randall choisit une ligne directrice plus linéaire, moins surprenante gâchant trop en amont tout suspense ou frisson pour une seconde partie qui opte plus pour l'action et le tragique trash. Et pourtant, le film demeure plutôt efficace, d'abord parce que le premier twist reste une réussite (malgré l'effet prématuré), ensuite parce que le père-époux-flic est incarné de façon magistral par Jon Tenney, que le gosse "caché" est tenu à merveille par Owen Teague, que les twists en général sont à la fois nombreux et efficaces (à degrés divers et à défaut d'avoir tout précipités !) et que certaines séquences font leur effet, tendus et/ou angoissants. On passera sur le visage cireux et inexpressif de la pourtant talentueuse Helen Hunt. En conclusion, le film serait un must si on en voyait pas aussi lucidement un meilleur scénario (attendre pour divulguer les twists, pousser la première partie, écourter la seconde), le film perd sur le côté énigmatique mais il faut avouer que ça reste du très bon niveau.