Joann Sfar, qui est avant tout un auteur-dessinateur prolifique de bandes-dessinées est devenu un réalisateur à part entière grâce au sublime "Gainsbourg, Vue Héroïque" (2010) et à "La Dame dans l'Auto avec des Lunettes et un Fusil" (2015). Mais il en profite depuis pour adapter ses propres oeuvres, ainsi ses BD les plus connues connaissent une seconde vie sur grand écran, d'abord avec "Le Chat du Rabbin" (2011) co-signée avec Antoine Delesvaux puis aujourd'hui avec "Petit Vampire" dont la collection a été relancée en 2017 avec son ex-épouse Sandrina Jardel.
Ce nouveau film a été notamment primé au dernier Festival du film d'animation de Annecy en 2017. À noter que le cinéaste co-produit son film via sa boite de production Autochenille Productions qu'il a créé avec Antoine Delesvaux et Sandrina Jardel, outre les films de Sfar la société a également produit le film d'animation "Aya de Yopougon" (2013) de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie... Petit Vampire s'ennuie dans la maison hantée familiale car si il a 10 ans depuis 300 ans il a eu le temps de faire le tour de ses jeux habituels. Son rêve aujourd'hui serait de pouvoir aller à l'école pour sefaire des amis mais ses parents sont contre car le monde extérieur est trop dangereux. Petit Vampire s'échappe en cachette du manoir et part dans l'espoir de rencontrer de nouveaux copains. La chance lui sourit bientôt en s eliant d'amitié avec Michel mais leur amitié met aussi le méchant Gibbous sur la piste de Petit Vampire et sa famille... Au casting voix, notons que Petit Vampire est incarnée par Louise Lacoste (actuelle compagne de Joann Sfar), on peut aussi citer les vedettes à l'affiche, Camille Cottin, Alex Lutz et Jean-Paul Rouve tandis que Joann Sfar prête sa voix au personnage de Marguerite... Un petit vampire qui aimerait bien connaître un peu plus le monde extérieur, se faire des amis autres que les monstres habitants son environnements naturels, voilà qui n'est sans rappeler la trilogie "Hôtel Transylvanie" (2013-2015-2018). La première grande différence demeure visuelle, Joann Sfar est un artiste au style singulier reconnaissable entre mille et donc particulièrement original, encore faut-il y adhérer.
Le graphisme est toutefois un peu plus grossier, à contrario de son film "Le Chat du Rabbin" Sfar vise clairement un public très jeune. Outre le dessin lui-même, le scénario est très basique avec des détails que les plus grands ne manqueront pas de voir comme des incohérences et/ou des maladresses. Ainsi l'élément déclencheur (le pourquoi de la vengeance du Gibbous) paraît bien futile sur plus de 3 siècles et de vendre son âme au diable. D'ailleurs, arrivé à la fin du film on se demande où est passé le monstre vert façon Jabba The Butt dont l'importance n'est pourtant pas anodine. Ensuite l'humour reste très évasif, dans le sens où il n'y a pas franchement de gags, les rires éventuels reposant surtout sur des personnages aux caractéristiques bien marqués inhérents au bestiaire entourant Petit Vampire d'où une sorte de redondance dans les effets. Très sympathique toutefois grâce à un conte farfelu que ce soit dans le mélange des origines (pirates, homme-lune, vampire, frankenstein, bouledogue, Jabba,...) que dans le style le tout saupoudré comme il se doit (vu le public visé) de morales autour de la tolérance et de l'amour. Pas extraordinaire loin s'en faut, pas franchement de rire dans la salle (une trentaine de gamins entre 3-4 ans et 11-12 ans), et clairement le film ne séduira que les plus jeunes, max 8 ans.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :