[CRITIQUE] : You should have left

[CRITIQUE] : You should have left

Réalisateur : David Koepp
Acteurs : Kevin Bacon, Amanda Seyfried, Avery Tiiu Essex, ...
Distributeur : Universal Pictures France
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h33min.
Synopsis :
Retiré dans une maison isolée du Pays de Galles avec sa femme et sa fille pour écrire la suite de son plus grand succès, un scénariste perd peu à peu la raison.


Critique :

Sans doute un poil facile pour les amateurs du genre, #YouShouldHaveLeft n'en reste pas moins un excellent thriller psychologico-gothique, prenant les contours d'un film de maison hanté aussi fluide qu'astucieusement monté, laissant toujours planer une jolie sensation de malaise. pic.twitter.com/3X8BSDE3cB

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 28, 2020

Plus qu'un brillant scénariste, David Koepp a surtout su démontrer qu'il en avait autant dans la plume que dans la caméra, en cornaquant des séries B souvent mémorables (Hypnose, Premium Rush, Ghost Town), et clairement à plusieurs coudées au-dessus de la moyenne.
Exempt des salles obscures alors que la période d'Halloween n'y est jamais paru aussi terne, le revoilà par la petite porte de la VOD avec une petite bande d'épouvante louchant gentiment sur Shining : You should have left (adaptation du roman éponyme de l'auteur allemand Daniel Kehlmann), pour lequel il retrouve Kevin Bacon, pile poil deux décennies après le génial Stir of Echoes - de loin son meilleur effort.

[CRITIQUE] : You should have left

Copyright Universal Pictures France


Soit un petit bout de film de maison hantée classique, croquant les aléas d'un riche banquier retraité (la faute à un scandale ayant fait la une des tabloïds), de sa femme actrice de cinéma et de leur jeune fille de six ans, qui ont eu la mauvaise idée de louer la mauvaise maison de campagne pour profiter de leur vacances...
Totalement conscient de son manque d'originalité certain (ce qui n'est pas fondamentalement un défaut en soi... quand il est assumé), autant du fait que toute son énergie horrifique doit déborder de son cadre, Koepp concocte un élégant cauchemar ou l'importance de l'architecture est autant physique (la maison hantée) que métaphysique (le destin), avec une demeure aux contours excentriques, bien loin des standards connu du genre, même si elle a une habileté extraordinaire à attiser l'angoisse et les cauchemars chez ceux qui y habitent.
Et c'est justement grâce à elle que le film penche du bon versant du côté obscur, tant la maison en elle-même, ne fait pas simplement que d'imposer ses propres démons à une famille qui ne peut s'en défaire, mais elle expose ceux qui sont déjà existant en eux (jolie écriture d'un mariage tumultueux dont l'union se fissure, incarné avec justesse par le couple Bacon/Seyfried), elle interagit avec au point de constamment les faire douter de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas, de qui est une entité fantomatique ou le fruit tortueux d'un esprit sous pression.

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Copyright Universal Pictures France


Sans doute trop facile pour certains (il ne cherche absolument pas à renouveler le genre), You should have left est un excellent thriller psychologico-gothique, aussi fluide qu'astucieusement monté (autant le fruit de la caméra habile de Koepp et de la photo d'Angus Hudson, que du montage de Derek Ambrosi), laissant toujours planer une atmosphère sinistre et une jolie sensation de malaise.
Une petite bande hors du temps, à la mélancolie étonnante pour le spectateur, sans aucun doute véhiculée par l'allure toujours aussi reconnaissable d'un Kevin Bacon qui a certes pris de la bouteille, mais garde la même coupe ébouriffée qu'il arborait il y a bientôt 40 ans, dans Diner.
Et un film avec le grand Kevin, ça ne se refuse pas, même aujourd'hui.
Jonathan Chevrier

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