Enième film sur Al Capone pourrait-on dire, mais pas tant que ça puisque malgré le mythe le gangster le plus connu de l'Histoire n'a pas écumé le Septième Art autant que ça, à tel point qu'on peut citer la filmo : Paul Muni dans "Scarface" (1932) de Howard Hawks, Rod Steiger dans "Al Capone" (1959) de Richard Wilson, Jason Robards dans "L'Affaire Al Capone" (1967) de Roger Corman, Ben Gazzara dans "Capone" (1975) de Steve Carver et le plus culte, Robert De Niro dans "Les Incorruptibles" (1987) de Brian De Palma. Il aura donc fallu plus de trois décennies cette fois pour revoir un film directement tiré de la vie du mafieux, un film cette fois inspiré des derniers mois de vie du plus célèbre mafieux de l'Histoire, Al Capone (Tout savoir ICI !) alias Scarface surnommé aussi dans l'intimité Fonzo (d'où le titre en V.O.). Ce projet est celui de Josh Trank, réalisateur-scénariste du film remarqué avec le beau (2012) puis qui a déçu avec "Les 4 Fantastiques" (2015), autant dire donc que ce film est une gageure pour le cinéaste qui avait dispaur des radars depuis cinq ans... En 1939, Al Capone est libéré sous caution pour raison de santé après 8 années de détention. Atteint de neurosyphilis, il est placé en résidence surveillée alors qu'il sombre doucement dans la démence. Mais dans une discussion, le Parrain déclare qu'il a caché un butin de 10 millions de dollars ce qui attise soudain un nouvel intérêt pour Capone, ex-amis, gangsters et FBI sont sur le qui-vive afin de faire dire l'endroit de la planque à celui qui commence à perdre la mémoire et qui est en proie à ses propres démons...

Al Capone est incarné par Tom Hardy qui aborde donc une nouvelle fois la prohibition et l'univers des gangsters après notamment "Des Hommes sans Loi" (2012) de John Hillcoat et (2015) de Brian Helgeland. Son épouse fidèle jusqu'au bout est jouée par Linda Cardellini vue récemment dans "La Malédiction de la Dame Blanche" (2019) de Michael Chaves et "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo. Parmi les proches encore présent aux côtés de Capone, on peut citer Kathrine Narducci une habituée de la mafia puisqu'elle a joué dans la série TV "Les Soprano" (1999-2007) et dans le film "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese, Kyle MacLachlan vu récemment dans "High Flying Bird" (2019) de Steven Soderbergh et "Tesla" (2020) de Michael Almereyda, Matt Dillon vu dernièrement dans (2019) de Alice Winocour. Côté FBI on peut citer Jack Lowden vu dans (2017) de Christopher Nolan et "Marie Stuart, Reine d'Ecosse" (2018) de Josie Rourke, tandis qu'on remarquera un certain Josh Trank qui s'octroie un petit rôle d'agent... Les dernières années de Capone sont calirement les moins traitées dans les oeuvres cinématographiques ou télévisuelles, voir même littéraires, et cette période bien moins connue demuere pourtant passionnante, ne serait-ce déjà parce qu'elle replace Al Capone en tantr que simpe être humain plutôt que Parrain mafieux et/ou légende du grand banditisme.

Très malade, atteint physiquement mais surtout définitivement dans un déclin psychologique, Capone devient dément, a besoin de couches, n'est plus autonomes, il n'est plus qu'une ombre dans un film qui démythifie de façon frontale le caïd des caïds. Si la dimension psychologique est passionnante, elle est traitée en parallèle d'une intrigue bien plus classique avec le trésor caché de Capone. Sur ce point ça tient plus de la légende urbaine, rien de probant ne permet de confirmer historiquement ce paramètre. Néanmoins, la quête autour de ce butin n'est pas tellement approfondie, les cauchemars de Capone prennent nettement le pas dans le récit. Le film montre ainsi un Capone qui perd littéralement pied, qui devient comme un junkie paranoïaque et apeuré ce qui peut laisser perplexe d'un point de vue réalisme. L'autre bémol reste le maquillage, la tête de Capone/Hardy est complètement défugurée à tel point qu'on a l'impression d'avoir affaire à un lépreux, et si on compare aux dernières photos de Capone ce visage tient plus d'un fantasme ou d'un simple mensonge. En fait le film, malgré le sujet, ne fascine jamais car onne croit jamais à l'existence même de ce butin qui reste une chimère, ensuite la matérialisation des cauchemars et/ou des souvenirs de Capone sont juste des bouche-trous pour un scénario prometteur mais dont l'histoire n'a rien à raconter. On a juste l'impression d'une volonté de démythifier Al Capone alors même qu'on doute réellement que ce soit le but. Ce film est une grande déception, avec un tel sujet il est dommage que ce soit si fouilli, sans ligne directrice solide, sans compter un Capone un peu trop "freak" pour rester crédible. Dommage...