Cher Sean Connery,
On se dit toujours qu'on a le temps, on hésite, on remet et puis on ne le fait pas, c'est la vie voilà tout. Mais j'aurais tant préféré vous écrire avant l'inéluctable. Pour vous remercier, pour vous dire avant qu'il ne soit trop tard combien vous avez contribué à ma cinéphilie, combien je vous aimé, admiré, combien j'ai envié votre masculinité à l'heure où je me cherchais un style sans jamais parvenir à réellement le trouver. Vous expliquer que vous avez fait brillé mes yeux plus souvent qu'à votre tour, que des dizaines de films dans lesquels vous officiez font partie de mon panthéon personnel. Vous raconter que je vous imitais parfois en déclamant votre réplique fétiche " Bond, James Bond ", que je vous admirais et que vous faisiez partie comme pour beaucoup je le sais bien, de mes acteurs fétiches.
Vous étiez admirable, cher Sean Connery, dans le sens digne d'être admiré, je vous ai tant aimé que les larmes me montent aux yeux en me souvenant de ces moments absolument délicieux que vous m'avez fait vivre. A mes yeux vous étiez le James Bond parfait, mâle alpha qui transpiriez la testostérone par tous les pores de la peau, séduisant, élégant, virile, maniant l'ironie avec classe et distinction, portant le smoking, fumant et buvant comme personne, arborant un regard pénétrant et une profondeur qui vous allait à merveille. Dr No, Bons Baisers de Russie, Goldfinger, Opération Tonnerre, On ne vit que deux fois, Les Diamants sont éternels ont accompagnés et accompagnent encore ma vie, je les revois régulièrement toujours avec un immense plaisir car vous y incarnez la perfection faite homme si l'on peut dire.
Si James Bond a phagocyté une grande partie de votre filmographie, vous êtes parvenu à vous sortir de cette cage dorée avec les honneurs. D'abord chez Alfred Hitchcock dans le très réussi Pas de printemps pour Marnie ou chez Sidney Lumet ( La Colline des Hommes perdus, Le dossier Anderson, The Offence, Le Crime de l'Orient-Express puis Family Business à la fin des années 80... ). Mais tout ça n'est rien quand, en parcourant la liste de vos films, on constate les immenses titres qui y figurent: L'homme qui voulut être roi, Le lion et le vent, La rose et la flèche, Un pont trop loin, La Grand Attaque du train d'or, Outland, Le Nom de la rose, Highlander, Les Incorruptibles (votre seul Oscar mais qui était tellement mérité), Indiana Jones et la dernière croisade, A la poursuite d'Octobre Rouge, Rock ...
D'aussi loin que je m'en rappelle, à chaque étape de ma vie, je vous ai vu comme l'un de mes héros, dans des films qui m'ont fasciné, émerveillé, excité. Vous embrassiez l'écran avec une impressionnant charisme qui aimantait littéralement les regards et laissait pantois d'admiration. En mentor de Connor Macleod dans Highlander ou en papa d' Indiana Jones vous m'avez fait trépigner de joie sur mon fauteuil, en commandant de sous-marin ou en collègue d 'Eliott Ness vous m'avez scotché de bout en bout, en shérif de l'espace dans Outland ou en moine détective dans Le Nom de la Rose je vous ai suivi, haletant, suspendu à vos enquêtes... Je vous ai aimé cher Sean Connery car vous étiez un héros magnifique, sans peur et sans reproches et vous avez mis tout le monde d'accord, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Tout le monde vous aimait et vous admirait. Aujourd'hui tout le monde est triste de vous voir tirer votre révérence. Vous resterez dans nos cœurs pour toujours car vous nous avez apporté tant de bonheur que c'est bien la moindre des choses que nous puissions faire en retour. De mon côté je ne suis plus si triste que ça car on se reverra au prochain visionnage de l'un de vos films. De toute manière, comme les diamants, vous êtes éternel.
Votre dévoué Fred Teper