[CRITIQUE] : Bronx

[CRITIQUE] : Bronx

Réalisateur : Olivier Marchal
Acteurs : Lannick Gautry, Stanislas Merhar, Kaaris, David Bell, Jean Reno, Gérard Lanvin,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Policier, Action, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h56min.
Synopsis :
Dans les quartiers Nord de Marseille, une tuerie orchestrée par le clan Bastiani a lieu. Deux rivaux sont en charge de l’enquête, Vronski, un flic de la brigade antigang et Costa, un chef de groupe de la BRB aux pratiques douteuses. La situation dégénère lorsqu’un témoin-clé est assassiné durant sa garde à vue. En pleine guerre des gangs, Vronski et ses hommes, pour sauver leur peau, seront obligés de faire des choix lourds de conséquences…



Critique :

Avec #Bronx, Marchal dévitalise toute l'essence de sa "méthode" pour en servir son cadavre ivre mort dénué de toute générosité, titubant sans le moindre effort technique et scénaristique, et rentrant dès lors en contradiction avec son statut de série B burnée et régressive. 0 fun pic.twitter.com/Gpc95sCDW8

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 2, 2020

Aussi étrange que cela puisse paraître (et à l'instar de la saga Scream de feu Wes Craven pour le cinéma de genre), les oeuvres de l'excellent Olivier Marchal ont incarné autant le renouveau que l'uniformisation du " polar à la française ", une marchinalisation forcée dont seuls quelques cinéastes affutés (Julien Seri, Fred Cavayé,...) ont réussi à s'extirper avec des thrillers vraiment originaux.
De retour sur grand écran, le papa de 36, Quai des Orfèvres après avoir quitté - en partie - le monde des forces de police avec Carbone, les retrouve du côté de Netflix (nouveau hébergeur après que Gaumont est zappé, Covid-19 oblige, toute exploitation en salles) avec son plus effort le plus indigeste à ce jour (du même niveau que le manqué MR 73), Bronx, maxi best-of big mac rance entre le copycat des deux dernières saisons foireuses de Braquo, et la caricature cheap et aveugle d'un cinéma qui, il y a encore peu, avait son petit charme.

[CRITIQUE] : Bronx

Copyright Mika Cotellon


Reprenant à la ligne près tous les codes de son cinéma tout en s'embourbant dans les méandres d'une intrigue aussi faussement complexe que bourrée de clichés et d'incohérences, Marchal dévitalise toute l'essence de sa " méthode " pour en servir que son cadavre ivre mort, titubant sans le moindre effort technique et scénaristique (le rythme est aussi laborieux que l'histoire, les personnages croqués avec une truelle tordue, voire avec un manche à balai pour les persos féminins plus qu'accessoire)
, mais surtout dénué de toute générosité visuel et burnée, rentrant dès lors en complète contradiction avec son statut de série B bourrine et régressive.Indigeste et proprement dérangeant malgré l'ampleur des moyens employés (un mélange rugueux entre le cheap et le surproduit), Bronx pêche même par ses acteurs, belle galerie de trognes géniales mal dirigées et en faisant (souvent) des caisses, dont les performances sont émaillées de dialogues insignifiants et à quadruple détentes (spoilers : ça ne vise jamais juste); le tout emballé dans une photographie sombre et baveuse,
Plus proche de Renny Harlin que de Michael Mann sauce Miami Vice (et encore plus quand il se hasarde a filmer une fusillade nocturne sans frisson ni âme), somptueux Z chiche en action et bavard qui au lieu d'avoir un tant soit peu de fièvre, fait constamment pâle figure, la cuvée Marchal 2020 est une expérience épuisante et douloureuse, même vécue sur son fauteuil.
Vraiment une sale année...
Jonathan Chevrier
[CRITIQUE] : Bronx