Premier long métrage en duo pour Anna Falguères et John Shank qui ont auparavant collaboré en semble sur "L'Hiver Dernier" (2012), lui comme réalisateur-scénariste et elle comme Chef Décoratrice. Si Shank était en attente d'un bon projet, Anna Falguères a travaillé sur bon nombre de films toujours comme Chef Déco par exemple sur les films "À Perdre la Raison" (2012) de Joachim Lafosse, (2013) de Katell Quillévéré, "La Belle Saison" (2015) de Catherine Corsini et (2016) de Mia Hansen-Love. Leur film "serait né de l'envie de présenter des personnages qui luttent, qui résistent" et pour se faire ils ont mené des recherches sur les mouvements anarchistes et sur la Résistance de la Seconde Guerre Mondiale : "Au fur et à mesure de l'écriture, sans se censurer sur les thèmes qu'on pouvait aborder, et aussi parce que nous voulions raconter une histoire d'amour, nous nous sommes dirigés vers des personnages dont les actes de résistance étaient moisn évidents. Nous allions mettre en scène des personnages qui se battraient davantage contre eux-mêmes que contre un système ou une élite."...
Dans une région isolée Victor et Toxou survivent par de petits trafics entourés d'une bande de gamins dont le jeune frère de Victor Jimmy. Ils forment une bande soudée atour des deux aînés Victor et Toxou qui ont petit à petit instaurés des règles propres au groupe. Mais un jour, Billie, une jeune femme arrive et séduit Victor. Son arrivée va peu à peu déstabiliser l'harmonie du groupe... Les deux leaders de la bande sont respectivement interprétés par Aliocha Schneider déjà vu ou aperçu dans des films comme "Maman est chez le Coiffeur" (2008) de Léa Pool, "Ville-Marie" (2015) de Guy Edoin ou "Merci pour Tout" (2019) de Louise Archambault mais qui est souvent dans l'ombre de son frère Niels Schneider vu récemment dans "Les Choses qu'on Dit, les Choses qu'on fait" (2020) de Emmanuel Mouret, puis par Vincent Rottiers désormais grand acteur qui a fait son chemin de "Les Diables" (2002) de Christophe Ruggia à "Espèces Menacées" (2017) de Gilles Bourdos en passant par "L'Ennemi Intime" (2007) de Florent-Emilio Siri et (2015) de Jacques Audiard. Le joli grain de sable est incarné par Garance Marillier superbe révélation de l'excellent film d'horreur (2017) de Julia Ducourau. Moins connus, plus en retrait on peut citer les autres jeunes protagonistes avec Auguste Wilhelm, Siham Laroussi, Judith Williquet, Julien Pillet... On a une petite pensée pour "L'Hiver Dernier" de Shank dont on reconnaît le goût pour une certaine contemplation, l'envie de poser les choses, une façon de prendre son temps, une atmosphère et des décors qui nous plongeait dans une sorte de "western contemplatif en milieu rural", sauf que cette fois le western est plus empreint de soleil et de poussière, un désert intemporel et un coin de vie en autarcie pour cette bande de jeunes (presque, Rottiers a déjà 34 ans).
Le vrai soucis repose avant tout sur le but des deux réalisateurs-scénaristes (lire propos au premier paragraphe) et ce qu'on peut voir ou percevoir du film d'ailleurs symptomatique du titre, "Pompéi" : "Nous étions tous les deux émus, au-delà de la catastrophe naturelle, par le fait que les gens avaient, sans le savoir, laissé une trace, une empreinte, une forme de mémoire collective." précise Anna Flaguières ; problème, quel est le rapport de près ou de loin avec l'histoire du film ?!?! Mystère... Idem donc avec la thématique de "résistance" semble-t-il au centre de la réflexion des deux cinéastes. C'est justement le sentiment tout inverse qui nous vient devant ces jeunes qui ne sont jamais dans la lutte autre que celle de survivre tranquillement dans leur petit oasis poussiéreux. Les deux aînés traficotent comme ils vivotent en s'adjugeant de temps à autre une partie de sexe offerte aux petits voyeurs qui les entourent. Bref rien de bien folichons au quotidien et certainement pas une quelconque envie ou besoin de rébellion. Le seul moment qui dénote vient quand Victor commence à changer auprès de Billie. Par là même, cette dernière agit comme une ado qui vient séduire Victor rien que par bravade vis à vis de son père, ni plus ni moins. Résultat, après se poser la question de pourquoi une jeune femme viendrait aussi directement faire de rentre dedans à un marginal inconnu, elle s'avère aussi complexe qu'une petite ado sans cervelle et, surtout, on ne croit jamais à son histoire d'amour avec Victor tant elle semble déconnectée, sans envie ni désir. Donc en résumé, deux grands garçons traficotent, baisent de temps à autre pour bien montrer qui est le grand devant leur bande de gosses perdus, il fait chaud et poussiéreux et une fille arrivent sans qu'on sache vraiment ce qu'elle fait là. Quelques beaux plans, quelques séquences joliment filmés, un très bons trios d'acteurs mais le tout au service d'un scénario inepte pour une récit creux et vain. On repense alors à la "résistance" qui s'avère avec ce film au mieux de la philosophie de comptoir, au pire démonstration prétentieuse.