LE JEU DE LA DAME (Mini-Série Netflix) – 15/20
Au-delà de son affreux titre français, Le Jeu de la Dame est une série aussi passionnante que rafraîchissante. On est très vite happés par le destin d’Elizabeth Harmon, jeune orpheline prodige des échecs qui va tenter de devenir la reine d’un milieu qui n’a jamais connu que des rois.
Outre sa dimension féministe, Le jeu de la dame est aussi le portrait d’une jeune fille cabossée par la vie, quasi asociale et sujette à de nombreuses addictions. Mais la série a le bon goût de ne jamais tomber dans le pathos ou le drama facile, de ne jamais trop victimiser Beth ou de la rendre agaçante. Elle construit notamment une très jolie relation avec sa mère adoptive et des amitiés sincères avec certains des adversaires qu’elle croise sur le chemin de la gloire.
L’élégance de la reconstitution, l’inventivité de la mise en scène, en particulier lorsque Beth sous l’emprise de substances joue ses parties par avance, l’interprétation fascinante de Anya Taylor-Joy sont autant de raisons pour se laisser convaincre par cette mini-série surprise.
Même en y comprenant absolument rien aux échecs, les parties sont haletantes, en particulier la finale de Moscou, soutenu par une musique digne d’un combat des Avengers ! Echec et Mat !
QUIZ (Mini-Série Salto) – 14/20
Coup de projecteur sur la potentielle plus grosse fraude jamais organisée lors d’un jeu télévisé. Et pas n’importe lequel, le cultissime « Qui veut gagner des millions » (dont on apprend d’ailleurs qu’il est anglais et non américain). Mis en scène par l’œil expert de Stephen Frears, toujours très juste lorsqu’il s’agit de regarder dans les yeux et décortiquer les rouages politiques et sociaux de son pays, Quiz ne fait pas d’effets de manche, mais enchaîne avec fluidité trois épisodes addictifs. Une incursion réussie dans la culture populaire télévisuelle.
RATCHED S01 (Netflix) – 12/20
La nouvelle série de Ryan Murphy n’est pas bien originale et pourrait aisément composer un segment de American Horror Story, dont il reprend les codes et la matrice. Inspirée par l’histoire de l’infirmière de Vol au-dessus d’un nid de coucou, cette première saison n’a pas grand-chose à voir avec le film de Milos Forman.
Cela dit, l’esthétique vintage des 50’s, l’ambiance sonore rappelant l’univers de Hitchcock, le côté creepy de l’hospice aux airs d’Overlook dans Shining, en somme le rendu à l’écran est comme toujours chez Murphy très soigné. Mais comme dans ses productions mineures, l’intrigue offre d’abord beaucoup de promesses avant de se perdre dans des sous-intrigues trop faibles pour totalement convaincre. Le scénario doit souvent passer en force pour avancer, au détriment de ses personnages.
Mais la classe intemporelle de Sarah Paulson et l’apparition divine de Sharon Stone, malgré des dialogues parfois peu inspirés, élèvent Ratched au-dessus de la moyenne;