Après "Le Lion, la Sorcière Blanche et l'Armoire Magique" (2005) et "Le Prince Caspian" (2008) voici donc le troisième opus adapté de la suite logique de l'oeuvre littéraire, soit le tome 5 roman éponyme (1952) de C.S. Lewis. Mais la production fut quelque peu mouvementée puisque suit au box-office très décevant de "Le Prince Caspian" Disney se retire du projet obligeant ainsi une nouvelle recherche de financement. Finalement c'est la major 20th Century Fox qui reprend le flambeau en annonçant une sortie en 3D. Le réalisateur Andrew Adamson laisse sa place pour ne rester que producteur, il est remplacé par Michael Apted, cinéaste expérimenté à défaut de génie auquel on doit surtout "Gorilles dans la Brume" (1988), "Nell" (1994) ou encore "Le Monde ne Suffit pas" (1999). La franchise peut encore compter sur leur duo de scénaristes Christopher Markus et Stephen McFeely qui passeront bientôt à une vitesse supérieure en signant plusieurs Marvel de "Captain America : First Avenger" (2011) de Joe Johnston à "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo, mais ils collaborent cette fois avec Michael Petroni auquel on doit les scénarios de films comme "La Reine des Damnés" (2002) de Michael Rymer et "Possession" (2009) de Joel Bergvall et Simon Sandquist... Plusieurs mois ont passé, les enfants Pevensie ont été séparé par les aléas de la Seconde Guerre Mondiale, les aînés sont partis aux Etats-Unis tandis que les deux plus jeunes sont envoyés chez une tante dont le fils est un cousin insupportable. Alors que Edmund et Lucy se disputent justement avec leur cousin les trois enfants sont transportés jusque dans le royaume de Narnia. Si Edmund et Lucy sont heureux de retrouver Caspian, leur cousin est au contraire un peu perturbé par cet univers inconnu pour lui...
On retrouve donc les quatre interprètes des ados Pevensie, qui ont pris encore deux années : Skandar Keynes dans son dernier film avant de se lancer en politique, Georgie Henley et Anna Popplewell qui ne tourneront plus que 3-4 films mineurs, puis William Moseley vu encore récemment dans "La Petite Sirène" (2018) de Blake Harris et "The Courier" (2019) de Zachary Adler. Caspian est une nouvelle fois incarné par Ben Barnes qui a entre temps été remarqué dans "Un Mariage de Rêve" (2009) de Stephan Elliott et surtout "Le Portrait de Dorian Gray" (2009) de Oliver Parker. On retrouve quelques acteurs déjà présents sur les précédents films, d'abord avec la voix de Liam Neeson, puis entre autre le minotaure joué par Shane Rangi déjà vu dans la saga "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson, et surtout la Reine Blanche incarnée par Tilda Swinton. Citons aussi l'acteur Bruce Spence vu dans les cultissimes (1981) et "Mad Max : Au-delà du Dôme du Tonnerre" (1985) tous deux de George Miller où il était l'inénarrable piltote d'hélico. Enfin, on reconnaîtra dans ses débuts le cousin des Pevensie qui est joué par un certain Will Poulter, futur acteur majeur qui va se façonner une filmo solide en peu d'années avec "Les Miller" (2013) de Rawson Marshall Thruber, "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu, (2017) de Kathryn Bigelow et (2019) de Ari Aster... Le film débute d'ores et déjà mal avec une grosse incohérence chronologique, rappelant alors que 1 an dans notre monde c'est 1000 ans à Narnia, donc en gros 3 jours pour 3 ans. Mais on passe, ensuite on se dit que l'Armoire Magique semble n'être qu'un passage parmi tant d'autres et que le manoir du premier film n'est finalement qu'accessoire.
D'ailleurs, même Edmund et Lucy sont étonnés du voyage, tandis que personne ne sait cette fois pourquoi ils sont rappelés à Narnia ce qui est cette fois pas ni logique ni cohérent si on se réfère aux premiers films. Mais le film a deux atouts majeurs avec un cousin nommé Eustache aussi horripilant que marrant, et le retour de la souris Ripitchip qui vole littéralement la vedette aux rois de Narnia ! Mais ils sont bien seuls pour sauver le film qui manque cruellement de souffle épique et de spectacle. Le bestiaire si prometteur du premier opus fond comme neige au soleil, l'aventure semble arrivée comme un accident de parcours avec une quête dont on se fout un peu tant la réalisation manque de panache et d'ambition. Ajouté à cela on note plusieurs incohérences plus ou moins importants, comme le dragon qui ne peut monter sur le bateau et que tout le monde comprend qu'il peut voler le lendemain matin (?!) et surtout ce sempiternel dilemne de dieu tout puissant ; en effet Aslan a tant de pouvoir (dieu !) qu'on se demande pourquoi il attend toujours aussi longtemps pour "autoriser" et/ou faciliter la victoire de ses protégés ? Il semble clair que Aslan n'a pas besoin de beaucoup d'aide à Narnia. Alors oui les enfants restent les âmes pures qu'il faut pour combattre le mal et oui Narnia aide surtout les âmes pures à grandir... etc... Mouais, bof... Reste que Aslan est trop puissant pour créer l'excuse nécessaire. Ce troisième et ultime épisode manque clairement d'envergure malgré quelques passages divertissants qui sont tous centrés sur Eustache et Ripitchip. La fin promet une suite, encore, mais cette fois le box-office scellera définitivement le destin de la saga.
Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :