Anya

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Metropolitan Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Anya » de Ben Cookson.

« Ne t’endors jamais. Ne ferme jamais les yeux. Pas même une seconde. »

Menant une vie paisible dans un petit village des Pyrénées, Jo, un jeune berger, voit son existence bouleversée par sa rencontre avec Benjamin, un réfugié juif qui fuit les persécutions de l’occupant Nazi. Alors que Jo l’aide à faire passer des enfants en Espagne, Benjamin lui confie attendre le retour de sa fille Anya…

« Certains collectionnent les timbres, d’autres les pièces. Nous ce sont les ennemis du Reich. Et on les fait passer clandestinement de l’autre côté de la montagne. »

La question de la participation - qu'il s'agisse de collaboration pure ou de simple passivité - des états européens à l'entreprise de destruction massive et systématique des populations juives initiée par l'Allemagne durant la Seconde guerre mondiale est longtemps restée tabou. Il y avait sans doute trop de honte à montrer - et donc à assumer - l’ignominie de ces crimes. En France, il faut attendre le formidable « Les guichets du Louvre » de Michel Mitrani pour que la question soit ouvertement montrée sur grand écran. Depuis une quinzaine d'années cependant, le sujet semble inspirer beaucoup les réalisateurs. En France (« La rafle », « Elle s'appelait Sarah », « Un sac de billes ») comme à l'étranger. Dernier en date, « Anya », étonnante coproduction anglo-belge signée Ben Cookson qui sort chez nous en direct-to-vidéo. « Anya » est ainsi l'adaptation d'un roman de Michael Morpurgo, auteur anglais spécialiste des romans de jeunesse qui s'inscrivent dans des événements historiques précis et à qui l'on doit notamment le best-seller « Cheval de guerre », adapté il y a quelques années au cinéma par Spielberg himself.

« Parfois ne rien savoir, c’est presque plus sûr »

Cette fois, l'auteur prend pour décor un paisible petit village du Béarn à l’heure de l’Occupation. Avec comme trame de fond la traque sans pitié des juifs et leur tentative de fuite vers l’Espagne via les Pyrénées. Là, un jeune apprenti berger découvrira que des villageois s’organisent pour cacher et tenter de faire passer la frontière à des enfants juifs. Même si l’ensemble reste très romancé, force est de constater qu’il s’agit là d’une jolie histoire (où pour une fois les français n’ont pas le mauvais rôle !), sorte de conte initiatique dans lequel le jeune héros fera l’apprentissage des responsabilités et de se découvrira du courage à mesure qu’il découvrira la cruauté du monde et des hommes. Le tout en essayant d’éviter l’écueil d’un manichéisme trop simple (avec le personnage ambivalent du caporal allemand). Tout juste regrettera-t-on l’aspect un peu trop lisse et trop propret de la réalisation ainsi que son esthétique de téléfilm (les paysannes bien maquillés, sans jamais la moindre tache...). D’autant plus dommage que le film peut compter sur un gros casting international (Jean Reno, Angelica Huston, Thomas Kretschmann) et sur de jolis décors de montagne. Plutôt plaisant, « Anya » demeure un bon moyen d’initier le jeune public aux tourments de la Seconde guerre mondiale et à la question de l’Holocauste.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale anglaise (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une Rencontre avec l’auteur et le scénariste, d’un module documentaire « Sur le tournage », d’un Diaporama et de Bandes-annonces.

Édité par Metropolitan Films, « Anya » est disponible en DVD depuis le 15 juillet 2020.

Le site Internet de Metropolitan Films est ici. Sa page Facebook est ici.