3ème film du trublion Michaël Youn en tant que réalisateur après "Fatal" (2010) et "Vive la France" (2013). Projet qui est parti d'un concours de circonstance, celui d'avoir une proposition de film par le producteur Clément Miserez (qui oscille entre productions commerciales comme "Mes Trésors" en 2017 de Pascal Bourdiaux et films plus "pointus" comme en 2018 de Pascal Laugier) sur le divorce et du "lâcher prise" alors qu' au même moment le réalisateur-scénariste-acteur était en train de se séparer réellement à la ville. Youn co-écrit le scénario avec un petit groupe (plus on est de fous plus on rit ?!) avec le duo Claude Zidi Jr. (oui oui le fils de) et Cyrille Droux auxquels on doit "Les Deguns" (2018), mais aussi l'inconnu David Gilcreast, Matt Alexander qui a déjà signé des comédies comme (2002) de Alain Berberian et Frédéric Forestier, "Double Zéro" (2004) de Gérard Pirès et "Les Gorilles" (2015) de Tristan Aurouet, et enfin Marie-Pierre Huster qui a signé "Yves Saint-Laurent" (2014) de Jalil Lespert ce qui fait de lui une sorte d'intrus dans cette équipe de "spécialistes" de la comédie... Après des années de mariages, Ben découvre que sa femme le trompe lors d'un cocktail en public. Humilié, désormais célibataire, il tombe en pleine déprime quant il rencontre un ancien pote, Patrick, lui-même célibataire et qui l'invite à vivre dans sa luxueuse demeure où il s'adonne à une nouvelle liberté qu'il redécouvre après des années de mariage. Bientôt, Ben suit le rythme et les deux compères fondent bientôt le "Divorce Club"...
Youn se réserve un second rôle central mais offre le rôle principal à un nouveau venu dans son univers, Arnaud Ducret qui, après des années, trouve le haut de l'affiche depuis "Les Dents, Pipi et au Lit" (2018) de Emmanuel Gillibert. Son pote est joué par François-Xavier Demaison qui s'y connaît en divorce depuis le film "Divorces" (2009) de Valérie Guignabodet, tandis que le fils de ce dernier est joué par Matteo Salamone remarqué dans (2018) de et avec François Damiens. Outre un caméo du pote de Youn depuis ses débuts, Vincent Desagnat, le cinéaste retrouve plusieurs partenaires avec Audrey Fleurot après "Le Fantôme de Canterville" (2016) de Yann Samuell, Patrick Braoudé après son film "Iznogoud" (2004), Vincent Moscato après "Vive la France", Jarry après (2018) de Pierre Dudan, ce dernier rejoignant la longue liste d'humoristes qui font une apparition plus ou moins importante avec pêle-mêle Cartman, Claudia Tagbo, le duo youtubeur Mcfly-Carlito, Charlotte Gabris et Ornella Fleury. Citons encore Frédérique Bel qui retrouve Braoudé qui l'avait lancé au cinéma dans "Deuxième Vie" (2000), Grégoire Bonnet vu récemment dans "Toute Ressemblance" (2019) de Michel Denisot et qui retrouve Youssef Hajdi après "Ma Première Etoile" (2008) de et avec Lucien Jean-Baptiste, Hajdi qui a malheureusement participé au récent navet "Brutus vs César" (2020) de Kheiron. Caroline Anglade qui retrouve Demaison après "Tout le Monde Debout" (2018) de et avec Franck Dubosc et qui retrouve Tagbo après "Tout Simplement Noir" (2020) de et avec Jean-Pascal Zadi. Enfin, citons celui qui semble là par accident, Benjamin Biolay vu récemment dans le réussi "Les Apparences" (2020) de Marc Fitoussi... Le début très fantaisiste et très léger avec une grosse dose de romantisme, aussitôt dynamité par une révélation en live d'une tromperie humiliante est aussi jouissive qu'efficace. D'emblée on entre avec délectation dans cette comédie qui aborde de fait des sujets qui nous touchent tous un jour ou l'autre : mariage, routine, séparation plus ou moins facile, amitié, la question du pardon, l'envie de reconstruire (ou non !)... etc... Mais malheureusement toutes ses idées et ses thématiques ne sont pas franchement approfondies ni même exploitées car Michaël Youn va de suite vers la facilité des gags potaches plus ou moins vulgaires et/ou grossières. Ainsi, les fêtes du Divorce Club (luxe, pin-up, alcool et sexe à volonté forcément... etc...) représentent 50% du film et, surtout, le film ne fait pas dans la dentelle quant à la représentation féminine !
Etonnament, dans une période très #MeToo le film prend des risques machistes (pour ne pas dire misogynes) avec un panel qui montre la femme dans la pire de ses caricatures : l'épouse castratrice, la séductrice décomplexée, la dingue à marier, la féministe boxeuse anti-mâle... Seule est sauvée la jolie Marion/Anglade ! Le film oublie trop facilement que le divorce touche aussi les femmes, à 50% (?!). Néanmoins, à force de jeux débiles force est de constater qu'on rit de temps en temps, nous rappelant tout aussi évidemment le côté grand enfant attardé qui se cache en chaque homme (si si !). On peut aussi et surtout s'agacer (encore !) du passage "sérieux et émotion" qui plombe le rythme et qui rappelle que même Youn n'assume pas toujours la comédie à rire à 100%. Mais pour une fois, la meilleure partie reste la dernière avec 10 dernières minutes plutôt réussies. Enfin, on s'agace aussi d'un film qui ressemble surtout à une longue pub (Ikea, Citroën, Gifi... Très très et trop voyant ça en est scandaleux !) sans compter la collection d'humoristes en guest stars et caméos le plus souvent servis très gratuitement puisque n'apportant strictement rien du point de vue narratif. À noter que cette comédie franchouillarde a obtenu le Grand Prix du festival de l'Alpe d'Huez 2020 (no comment). Précisons que cette comédie touche le dessous de la ceinture sans finesse, à déconseiller aux enfants de moins de 10-11 ans. En conclusion, une comédie assez poids lourds pour arracher quelques rires, qui seront parfois pas assumés tant Youn signe un film sans subtilité mais parfois il faut effectivement "lâcher prise" !
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 11 ans :