Alors, on regarde quoi ce soir ? (Sélection Sorties Vidéo Novembre 2020)

Par Cliffhanger @cliffhangertwit

Certes, notre rubrique Vidéo a un peu de retard ce mois-ci, mais au vu des films proposés vous allez sans doute (je l'espère) nous le pardonner ! Car vous allez pouvoir découvrir un thriller politique coréen, un Sean Connery un peu oublié, un Billy Wilder en coffret collector, le premier chef-d'œuvre de Park Chan-wook et un Delon qui se la joue Belmondo chez Molinaro. De quoi passer de longues heures de plaisir devant son petit écran en attendant la sélection de décembre qui elle, n'aura pas de retard, mon rédacteur en chef s'y engage ! Et si cela ne vous suffit pas, n'hésitez pas à découvrir nos précédents Alors, on regarde quoi ce soir ? Bon visionnage.

L'Homme du président
Réalisé par Woo Min-ho
Avec : Lee Byung-hun, Lee Sung-min, Kwak Do-won
Durée : 1h54
Date de sortie : Le 4 novembre 2020 chez Lonesome Bear


SYNOPSIS : Dans les années 1970, la Corée est sous la houlette du président Park, qui contrôle d'une main de fer la KCIA, l'agence de renseignements coréens. KIM Gyu-Pyeong, un commandant prometteur de la KCIA, voit sa vie être bouleversée lorsque l'ancien directeur de l'agence refait surface, avouant qu'il connaît toutes les affaires louches dans lesquelles a trempé le gouvernement.
Solide, efficace et classique, L'Homme du Président de Woo Min-ho, réalisateur du très bon Inside Men avec déjà Byung-Hun Lee en tête d'affiche, est un thriller d'espionnage politique particulièrement soigné. Certes, le film peut s'avérer parfois difficile d'accès à qui ne connaît pas l'histoire politique de la Corée du sud, mais le scénario qui se veut pédagogique et minutieux malgré parfois des détours sinueux et la mise en scène appliquée en font une œuvre réussie. Cette reconstitution d'un pan de l'histoire coréenne tout en tension, dense et efficace n'est certes pas le thriller le plus spectaculaire qui soit, mais le sérieux avec lequel le réalisateur construit son film le rend souvent passionnant. Et difficile de pas être impressionné par le charisme froid du formidable Lee Byung-hu. Comme toujours chez The Jokers le pressage est d'excellente qualité. Bref, une sortie à ne pas manquer pour les amateurs de thriller, de films politiques, et de films coréens.
Le saviez-vous ? Le cinquième film de Woo Min-ho, L'Homme du président, a été choisi pour représenter la Corée du Sud à l'Oscar 2021. Il a la lourde tâche de succéder à Parasite de Bong Joon-ho.


Le Lion et le Vent (1975)
Réalisé par John Milius
Avec : Sean Connery, Candice Bergen, Brian Keith, John Huston
Durée : 2h
Date de sortie : Le 11 novembre 2020 chez Rimini Editions


SYNOPSIS : Maroc, 1904. Un conflit oppose la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Le chef Berbère El-Raisuli, " Le Magnifique ", enlève Eden Perdicaris, une jeune américaine et ses deux enfants. Par cet enlèvement, il veut provoquer un incident diplomatique et s'opposer au sultan Abdelaziz, compromis avec les puissances occidentales.
Sorti en 1975, Le Lion et le Vent de John Millius a été un peu oublié, comme effacé par le temps. Coincé entre deux grandes œuvres dans la filmographie de Sean Connery, L'homme qui voulut être roi de John Huston et La Rose et la Flèche de Richard Lester, Le Lion et le Vent est un film particulier, une belle et grande épopée, avec des défauts propres à l'époque, une pointe de machisme, une vision caricaturale du monde, mais également avec de très beaux moments d'aventure, des décors magnifiques, et un face à face à distance entre deux grands hommes, El-Raisuni, un descendant du prophète Mahomet interprété par Sean Connery et son accent écossais... et Théodore Roosevelt en président va-t'en guerre. L'Amérique toute puissante provoquée par une tribu arabe dont le courage et l'honneur sont le reflet contraire d'un sultan qui laisse son pays (Le Maroc) se faire piétiner par La France et l'Allemagne. Historiquement il n'y a jamais eu de débarquement américain, (et l'otage était un homme sans enfants), mais John Millius nous offre du grand spectacle, des personnages forts, des chevauchées héroïques, des combats épiques, bref une œuvre que le master irréprochable de Rimini ÉDITIONS nous permet de redécouvrir dans d'excellentes conditions.
Le saviez-vous ? Le casting du film est un jeu de chaises musicales, puisque Omar Sharif et Anthony Quinn sont envisagés pour le rôle principal avant que Sean Connery ne soit choisi. Écrit pour Julie Christie, le rôle d' Eden est lui proposé à Faye Dunaway, malade, qui sera remplacée par Candice Bergen.


Ariane (1957)
Réalisé par Billy Wilder
Avec : Audrey Hepburn, Gary Cooper, Maurice Chevalier
Durée : 2h10
Date de sortie : Le 18 novembre 2020 chez Carlotta


SYNOPSIS: À Paris, le détective privé Claude Chavasse est spécialisé dans les affaires d'adultère. Sa fille, Ariane, est fascinée par son travail et plus particulièrement par le cas du playboy Frank Flannagan. Lorsqu'Ariane surprend un client de son père menaçant de tuer Flannagan, elle court prévenir ce dernier du danger qui l'attend. Quand le client jaloux débarque à l'hôtel, il trouve le millionnaire en compagnie d'Ariane et non de sa femme infidèle. Intrigué, Flannagan organise un rendez-vous avec elle le lendemain après-midi...
Contrairement à La Garçonnière ou Certains l'aiment chaud que Billy Wilder réalisa les années suivantes, Ariane n'a jamais fait partie des films du réalisateur considérés comme des chefs d'œuvres, et c'est bien dommage. Car pourtant cette première collaboration scénaristique entre Billy Wilder et I.A.L Diamond s'avère un petit bijou d'humour, de romantisme et de cynisme. Film illuminé par le charme et le talent d' Audrey Hepburn, à la fois innocente et manipulatrice face à un Gary Cooper en séducteur pris à son propre piège, comédie réjouissante et impertinente qui dresse un portrait peu flatteur du mâle américain, relevé par des dialogues savoureux, Ariane qui nous revient dans la somptueuse collection Ultra Collector de Carlotta, mérite pleinement d'être redécouverte.
Le saviez-vous ? C'est à Cary Grant que Billy Wilder proposa le rôle tenu par Gary Cooper. Mais celui-ci refusa en raison de la différence d'âge qui le séparait d' Audrey Hepburn.

JSA - Joint Security Area (2000)
Réalisé par Park Chan-wook
Avec : Lee Buyng-hun, Lee Young-ae, Song Kang-ho
Durée : 1h49
Date de sortie : Le 28 octobre 2020 chez The Jokers


SYNOPSIS : À la suite d'une fusillade dans la Zone Commune de Sécurité (Joint Security Area) séparant les deux Corée : deux soldats de l'armée nord-coréenne sont retrouvés morts. Cette affaire donne lieu a un incident diplomatique majeur entre les deux pays. Afin que la situation ne dégénère pas, une jeune enquêtrice suisse est chargée de mener les auditions des soldats qui étaient en poste...
C'est un immense bonheur que de pouvoir découvrir dans un tel écrin Joint Security Area, le 3ème film de Park Chan-wook, son premier succès public, une œuvre intense sur l'absurdité humaine. La mise en scène brillante et le scénario haletant fond de ce film subtil et puissant, un thriller indispensable, parfois drôle et souvent désespérant. Ce message de paix étouffant et magistral est porté magnifiquement par 3 grands acteurs, Lee Buyng-hun, un habitué du cinéma de Kim Jee-woon ( J'ai rencontré le Diable, A Bittersweet Life...), Song Kang-ho, l'un des plus grands acteurs coréens vu dans Parasite, Snowpiercer, Thirst, Le Bon, la Brute et le Cinglé, The Host ou Memories of Murder et Lee Young Park Chan-wook pour ae qui retrouvera cinq ans plus tard Park Chan-wook. Bref, indispensable, et idéal comme cadeau de Noël pour un passionné de cinéma Coréen. Lady Vengeance. Le coffret proposé par The Jokers regorge de bonus dont une interview exclusive (2020) et passionnante de
Le saviez-vous ?
Park Sang-yeon. Dans le livre l'enquêteur est un homme. Supervisant le travail des scénaristes, c'est le réalisateur lui-même qui changera le sexe du major afin d'éviter un film trop masculin. JSA est une adaptation d'un roman de



L'Homme pressé (1977)
Réalisé par Édouard Molinaro
Avec : Alain Delon, Mireille Darc, Michel Duchaussoy
Durée : 1h31
Date de sortie : Le 25 novembre 2020 chez Studiocanal (collection Make My Day !)


SYNOPSIS : Pierre Niox est un homme doué d'un appétit illimité pour la vie et pour la beauté sous toutes ses formes. Il veut vivre dix existences en une et bousculer celle des autres pour leur faire partager cette rage d'exister à la puissance 1000. Il achète le domaine de ses rêves, y découvre un cloître roman ainsi que la fille de l'ex-propriétaire dont il tombe amoureux. Mais il n'a pas le temps d'aimer, en tout cas pas comme les autres et Hedwige n'est pas une femme comme les autres.
Adapté d'un roman de Paul Morand, L'homme pressé a failli devenir le premier film réalisé par Jean Yanne, qui y renonça en raison d'une mauvaise entente avec l'écrivain. Quelques années plus tard, c'est donc Alain Delon qui en acquis les droits. Il souhaite tourner le film avec Mireille Darc, sa compagne de l'époque, qui lui souffle le nom d' Edouard Molinaro, réalisateur de L'emmerdeur ou de La Cage aux folles avec lequel elle vient de tourner Le téléphone rose. Ici Delon fait du Belmondo, et c'est plutôt réussi, car l'on suit avec un vrai plaisir et sans temps morts les pérégrinations d'un amateur d'art survolté et frénétique, qui vit à 100 à l'heure sans vraiment prendre le temps de vivre, et qui achète et revend pour l'adrénaline, le défi, plutôt que pour l'argent. Certes tout cela est un peu superficiel et le film ne fait qu'effleurer des thèmes plus sérieux, mais l'abattage de l'acteur producteur Alain Delon et sa complicité avec Mireille Darc rendent le film plaisant et très agréable à découvrir.
Le saviez-vous ? Si le tournage avait bien commencé, il a failli mal se terminer. Suite à une chute humiliante ( Alain Delon n'avait pas voulu répéter la scène) lors d'une prise devant des spectateurs hilares, vexé, Alain Delon a quitté le plateau, obligeant Edouard Molinaro à se déplacer chez l'acteur pour négocier son retour sur le tournage...