[COEURS D♡ARTICHAUTS] : #7. What If

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Parce que l'overdose des téléfilms de Noël avant même que décembre ne commence, couplé à une envie soudaine de plonger tête la première dans tout ce qui est feel good et régressif, nous a motivé plus que de raison à papoter de cinéma sirupeux et tout plein de guimauve; la Fucking Team vient de créer une nouvelle section : #CoeursdArtichauts, une section ou on parlera évidemment de films/téléfilms romantiques, et de l'amour avec un grand A, dans ce qu'il a de plus beau, facile, kitsch et même parfois un peu tragique.
Parce qu'on a tous besoin d'amour pendant les fêtes (non surtout de chocolat, de bouffe et d'alcool), et même toute l'année, préparez votre mug de chocolat chaud, votre petite (bon grande) assiette de cookies et venez rechauffer vos petits coeurs de cinéphiles fragiles avec nous !

[COEURS D♡ARTICHAUTS] : #7. What If

#7. Et (beaucoup) plus si affinités de Michael Dowse (2013)
Si la crainte était bien réelle (la faute à des performances pas forcément louable dans la franchise du sorcier créé par J.K. Rowling) mais force est d'admettre que nous avions tous un brin sous-estimé un brin le talent du bonhomme, puisque l'excellent Daniel Radcliffe a passé avec brio le passage post-Harry Potter, et qu'il n'a pas été frappé par le cruel syndrome Mark Hamill.
Mieux, il a même réussi la prouesse de se montrer encore plus intéressant à suivre sans ses lunettes et sa baguette de sorcier, mais surtout bien loin des blockbusters friqués qui ont fait sa renommée mondiale pour leur préférer le circuit plus riche et fin du cinéma indépendant.
Et dans ses nombreux choix hautement défendables, le très doux What If - aka Et (Beaucoup) Plus si Affinités dans l'hexagone - se place tout en haut du classement à mes yeux; une romcom questionnant habilement la relation homme-femme dans le cadre aussi épanouissant que frustrant (parfois... ou souvent selon les cas de figure) de l'amitié.
Est-ce qu'un homme et une femme peuvent-ils réellement être amis ?

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L'idée de base de faire se rapprocher un garçon et une fille qui n'ont strictement aucune raison de n'avoir des rapports autres qu'amicaux, c'est rien de moins que la recette ultra réchauffée de la majorité des romcoms ayant squatté nos salles obscures ses dix dernières années.
Pire, dans ce genre de pitch rarement original à la portée universelle, à la bande son résolument pop tendance ou encore à l'humour et aux rebondissements savamment dosés, on jurerait même presque en connaitre la fin avant même que les premières images ne débarquent à l'écran.
Pour être prévisible, What If l'est clairement, en même temps et pour plaider un minimum sa cause, outre quelques étonnantes surprises (500 Jours Ensemble, avec lequel il partage une certaine fantaisie visuelle), quel romcom aujourd'hui ne l'est pas ?
Conscient de son handicap certains, Michael Dowse va pourtant intelligemment renverser la tendance en faisant de son film une œuvre certes simpliste mais au regard profondément contemporain et à l'efficacité redoutable puisque dénuée de toute futilité émotive à forte tendance guimauve de supermarché.

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En focalisant son histoire sur deux personnages merveilleusement bien croqués - et loin d'être cantonnés à de simples clichés faciles -, bien plus déterminés par leurs remises en question constantes que par leurs hormones, le cinéaste explore les lieux communs et passages obligés du genre pour mieux démonter, avec subtilité et authenticité, le mythe de l'amitié homme-femme à coups de dialogues alertes - voire même assez crus - et de rebondissements n'hésitant jamais à mettre dans l'embarras ses protagonistes, incarnations même des jeunes adultes confus d'aujourd'hui.
Dès lors, le parallèle avec le cinéma de Woody Allen, mais surtout d'avec le cultissime et référentiel Quand Harry rencontre Sally n'est jamais vraiment très loin, tant sa spontanéité, sa mélancolie évidente et son naturel en fond un de ses héritiers les plus légitimes.
Dans les rôles-titres, Daniel Radcliffe est étonnament parfait dans la peau de l'amoureux malheureux confronté avec force au concept de l'amitié insatisfaisante, prouvant que la romcom (comme tout genre au final) lui va à merveille; tandis que la pétillante Zoé Kazan elle, toujours aussi lumineuse, est tout simplement géniale dans la peau d'une jeune femme aussi paumée qu'elle est attachante.

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La complicité et l'alchimie entre les deux acteurs (aux physiques communs, poussant encore plus à l'identification) sont totales, et leur couple crève littéralement l'écran tant il est adorable et sincèrement irrésistible.
Mieux, derrière eux les excellents Adam Driver (surtout) et Mackenzie Davis incarnent avec malice le couple d'amis complétement opposés aux deux héros.
Rafraichissant, hautement empathique (qui n'a jamais vécu ce genre de situation, hein ?), certes un poil trop long mais honnêtement très drôle et franchement surprenant, Et (Beaucoup) Plus si Affinités est une chouette comédie romantique punchy, touchante et méchamment agréable à suivre.
Elle a beau ne rien raconter de neuf et s'avérer in fine très sage, elle n'en est pas moins un excellent moment de cinéma pourvu d'un capital de sympathie énorme.
Et à quelques jours des fêtes de fin d'année (ou ce genre de péloche fait des merveilles), impossible de ne pas bouder son plaisir en en faisant une séance improvisée...
Jonathan Chevrier
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